Marcel Gauchet

Français

Socialisme utopique

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"Nous vivons dans la République des avantages acquis,

ce qui n'est pas la même chose que la République sociale."

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Marcel Gauchet, né en 1946, est philosophe, historien et sociologue.

Directeur d'études à l'EHESS et rédacteur en chef de la revue Le Débat.

Marcel Gauchet est un "penseur inclassable, aussi libre qu'irrévérencieux .... qui prône une réforme des démocraties".

Il considère qu'il faut aller au-delà de la simple réflexion économique, pour s'inscrire dans une vision politique beaucoup plus large. 

Bien qu'indépendant, sa réflexion revient aux sources d'un véritable socialisme, pour renouer avec une République sociale, ce qui l'amène à remettre en cause les avantages acquis et les disfonctionnements  du système social et éducatif de la France. 

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Biographie

1946 : Naissance à Poilley (Manche) dans une famille modeste dont le père est cantonnier et la mère couturière.

1961 : Marcel Gauchet entre à 15 ans à l'Ecole normale d'instituteurs de Saint-Lô.

1980 : Marcel Gauchet fonde avec Pierre Nora la revu Débat (Gallimard).

1971 : Publication d'un premier texte sur la démocratie dans la revue "Textures".

1980 : Devient rédacteur en chef de la revue "Le Débat".

1985 : Publie Le Désenchantement du monde (Gallimard), analyse majeure de la sécularisation de l'Occident.

1989 : Intègre l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS)

1994 : Marcel Gauchet est à l'origine de l'expression "fracture sociale", thème de campagne de Jacques Chirac, reprise par Emmanuel Todd.

2007 : Publie le premier tome de "L'Avènement de la démocratie"

2017 : Quatrième et dernier tome "Le Nouveau Monde".

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La perte de crédibilité de la classe politique

Express 22 Octobre 2014 - Entretien Marcel Gauchet, propos recueillis par Christian Makarian.

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Les causes de la perte de crédibilité de la classe politique

Les partis de gouvernement sont totalement pris au dépourvu par le changement de l"époque et la transformation du monde qu'ils n'ont, par paresse, pas du tout affrontés sur le plan intellectuel :

Le remboursement de la dette publique réduit les marges de manoeuvre de l'Etat

Cette affaire de la dette est l'exemple du problème mal posé devant les citoyens. Le volume de la dette dans l'absolu reste abstrait : qu'on soit à 97 % du PIB ou à 102 % ne dit rien à l'opinion. Tandis que le montant des intérêts que nous devons payer tous les ans est concret - il représente un des premiers postes budgétaires de la nation ! C'est ce que les politiques sont bizarrement incapables d'expliquer : ne telle charge annuelle leur enlève toute marge de manouvre budgétaire. Elle les condamne à se transformer en coupeurs de têtes, et ils vont le rester pour un moment, puisque nos perspectives de croissance se révèlent durablement très basses. Mais, comme cette limite est mal comprise , elle les met en porte à faux par rapport à ce qui continue  d'être considéré par les populations comme une sorte de loi naturelle de l'expansion. D'où le discrédit très profond des responsables gouvernementaux.

La classe politique rend responsable la Constitution de leurs propres défaillance.

On nous aurait demandé il y a quelques années si un président pouvait gouverner avec 13 % de popularité, la réponse aurait assurément été "non". Le miracle est qu'on y arrive, c'est une sorte de performance qui prouve que notre pays est très légaliste - e il faut s'en féliciter. Mais l'effet pervers est qu'on en arrive à conclure que c'est le système institutionnel qui est responsable. Comme si c'était la Constitution qui était à l'origine de la faiblesse des gouvernements qui en bénéficient ! C'est un raisonnement à l'envers, qui me semble très dangereux, car ce qu'on voit poindre derrière n'est autre qu'un retour au parlementarisme à la française, qui achèverait l'atomisation du paysage politique.

Redonner au modèle social français et à l'éducation leur rôle de piliers de l'identité républicaine.

La République est éducative et sociale, cela doit être préservé et il faut même redonner toute leur exemplarité à ces valeurs, qui sont ce que notre héritage a de plus solide. Mais la défense de ces principes sert d'alibi à la prolongation des aberrations qui se sont tranquillement développées dans chacun de ces deux secteurs. Dès que vous touchez aux abus bine connus du système de santé, genre remboursement des transports en ambulances, vous êtes accusé de porter atteinte aux conquêtes sociales. Nous vivons dans la République des avantages acquis, ce qui n'est pas la même chose que la république sociale. Il faut absolument conserver nos principes de solidarité et d'égalité des chances grâce à l'école. Mais on ne peut le faire valablement qu'en dissociant ces grands principes des pratiques irrationnelles et gaspilleuses auxquelles leur mise en oeuvre a donné lieu. Pourquoi ainsi avons nous l'enseignement secondaire le plus cher du monde ? Sur la plupart de ces sujets, les réponses sont assez connues et ont fait l'objet de rapports éloquents. La tâche politique d'aujourd'hui est de dénouer ces liens malsains et de sauver les principes en les mettant à l'abri des dévoiements qui les obscurcissent.

Déprime collective engendrée par la contradiction entre la peur de la faillite du modèle français et la peur de perdre ses avantages acquis.

L'anxiété de la population, tiraillée entre l'impression d'aller à la faillite, d'assister à la décrépitude des institutions sociales, et la peur de voir les principes fondamentaux remis en question. Statu quo impossible, mouvement impossible : c'est 'impasse dont il faut sortir. Ce qui est sûr, c'est que ce contexte exige des acteurs de talent.

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Redéfinir l'Etat-providence

Dans un article publié dans le Point du 28 Juin 2012, Marcel Gauchet explique pourquoi et comment il est nécessaire de redéfinir l'Etat-providence.

cliquez içi pour lire l'article du Point

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Dans sa forme classique, le modèle social-démocrate n'est plus adapté aux exigences de la mondialisation.

L'idéal d'approfondissement de la démocratie en vue de l'accroissement de la justice sociale conserve toute sa pertinence. Ce sont les moyens d'aller vers cet idéal qui sont à repenser.

Nous ne sommes plus à l'heure du compromis de classe assuré par une négociation sociale institutionnalisée entre syndicats et patronats sous l'égide d'un Etat contrôlant la bonne marche de l'économie.

Une économie de l'innovation mondialisée impose d'autres contraintes . La société a profondément changé, le rôle de l'Etat aussi.. Mais il s'agit plus que jamais de protéger les individus contre les fluctuations accélérées de la vie économique, de les aider à s'y insérer, de limiter les effets inégalitaires de la nouvelle dynamique du capitalisme. Plus la mondialisation impose sa loi, plus le besoin de correction sociale et de réponse démocratique augmente.

L'Etat moderne peut influer sur la vie économique pour que ses résultats soient les plus favorables possible pour le bien être collectif. En particulier dans le domaine de l'attractivité des territoires, grâce à la qualité des infrastructures , à la qualification de la main d'oeuvre, à la sécurité juridique, etc....

Le problème de manque de stratégie vis-à-vis de l'extérieur est l'Europe, qui n'a aucune stratégie d'ensemble et qui a inhibé les capacités des Etats membres, en tout cas la France. Ce sont les entreprises qui remplissent cette fonction, sauf que leur problème n'est pas l'intérêt collectif.

Historiquement, la gauche française s'est construite contre la République bourgeoise

Les particularités de la gauche française sont le produit de l'histoire de France, et spécialement de l'héritage compliqué de la Révolution française.

En France, il y a d'abord le parti républicain et puis ensuite un mouvement ouvrier qui s'est largement forgé contre la République bourgoeise. Encore y a t'il eu un socialisme démocratique privilégiant l'implantation locale et municipale, et un socialisme jacobin privilégiant le parti révolutionnaire. Aussi la gauche française, héritière de cette histoire, se caractérise t'elle par de profonds clivages internes et il n'y a pas eu de social démocratie en France.

Dans les pays de tradition social-démocrate, la cause de la démocratisation du droit de suffrage et la question sociale allaient ensemble, avec les alliances que cela imposait.

La fin du communisme et l'hégémonie conquise par la sensibilité libérale-libertaire, la gauche française est en pleine mue par rapport à la tradition. Si la actuelle conserve des réflexes étatistes, elle est en même temps décentralisatrice. Elle continue de placer ses espoirs dans la dépense publique, mais elle est devenue le parti de la défense inconditionnelle des droits individuels.

Nécessité d'inventer un nouveau type d'action publique qui soit à la hauteur de la nouveauté de la situation.

Nous avons plus que jamais besoin de services publics efficaces, mais nous voyons bien qu'il faut se poser beaucoup de questions sur les conditions de leur efficacité. Leurs agents ont d'ailleurs énormément à dire là-dessus. Il ne s'agit pas de moderniser contre eux, comme on ne l'a que trop fait depuis trente ans, mais de reconstruire à partir d'eux.

L'Etat providence est à redéfinir de fond en comble, à commencer par l'organisation des soins médicaux. Comment allons-nous aménager la société du vieillisement ? L'éducation est un enjeu primordial. Quelle scolarisation pour la petite enfance, puisque nous savons que la réussite ou l'échec futurs se jouent là ?

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Un Etat fort, mais impuissant à réformer la société

Dans un article publié dans l'Expansion de Mars 2007, le philosophe Marcel Gauchet explique le paradoxe français, où le pouvoir exécutif le plus fort de toute l'Europe est impuissant à réformer la société.

cliquez içi pour lire l'article de l'Expansion

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L'universalisme français n'a plus sa place dans la mondialisation du 21ème siècle

La France, le Royaume-Uni et l'Allemagne sont les 3 grandes puissances du 19ème siècle réduites au rang de puissances moyennes régionales.

Le Royaume-Uni se vit comme une grande puissance par procuration, via un partenariat privilégié avec les USA et le maintient du Commonwealth, héritier de son immense empire.

L'Allemagne a abandonné ses ambitions de grande puissance politique, tout en maintenant son rang de grande puissance industrielle.

La France, qui depuis Charlemagne a toujours été l'une des grandes puissances mondiales, maintient ses prétentions de culture universelle, maintenant ainsi son illusion de statut historique de grande puissance mondiale.

"Ce qui est peu crédible, en dehors de rares moments dont la crise irakienne a offert un exemple. La mondialisation est anglo-saxonne, et la France prend de plein fouet des règles du jeu qui lui sont un défi culturel. Que ce soit sur le plan du droit, sur celui de la place de l'Etat dans la société ou sur celui du rôle de la culture dans la vie de la cité."

La perte de légitimité des élites

" La profondeur de la coupure entre les élites et la base du pays n'a pas d'équivalent ailleurs parce que nulle pat les premières n'ont joué le même rôle. Le poids de l'Etat, la foi dans la raison et l'héritage catholique ont fabriqué une cléricature publique où les élites politico-économico-culturelles sont là pour dire aux populations quelle est la direction collective à suivre. Nulle part le personnel dirigeant n'a l'homogénéité qu'il a chez nous. Nulle part il ne prétend à la même autorité, venue de l'histoire. Nulle part il ne pouvait bénéficier de la même légitimité, due au système méritocratique républicain. Mais ce beau système est gripé. Car les élites françaises ont raté l'adaptation du pays à la nouvelle donne mondiale. "

A partir du milieu des années 70, les élites n'ont pas su protéger la société français des chocs exogènes venus de l'extérieur.

"Ceux qui savent n'ont produit que des désastres". Un fort sentiment de déclassement se répend au sein de la société, qui se replie sur la défense de son régime social et des avantages acquis.

Le mépris des élites pour la France populaire et le négationisme de ses souffrances alimente le populisme.

"Ce qui fait échouer les réformes, c'est leur aspect symbolique plus que leur contenu empirique. Les technocrates qui gouvernent ne le comprennent pas. Dans l'affaire du CPE, c'est l'arbitraire, ce repoussoir absolu venu du fond de notre histoire, qui a cristalisé l'inadmissible : On ne peut pas licencier quelqu'un sans motif ".

L'opposition aux réformes nécessaires va au-delà d'un simple déni de réalité. "C'est aussi une affaire de confiance, de diagnostic partagé, de démarche dans la mise en oeuvre, d'image plausible de l'avenir du pays. Si les élites veulent convaincre la France d'en bas de leur bonne foi réformatrice, qu'elles commencent par se réformer elles-mêmes !"

La crise de la représentation au niveau national.

L'ancrage de la représentation politique dans les territoires ne se porte pas si mal : les maires et les députés ont plutôt une bonne image au niveau local.

Ce qui fait difficulté, c'est la représentation au niveau national, dans ses liens avec la capacité de gouverner. Ce que les citoyens attendent de la représentation, c'est qu'elle donne une expression publique aux questions qu'ils se posent. Sinon, ils auront l'impresion de ne pas être écoutés. C'est là que le mécanisme est bloqué. Il y a pluqieurs explications à cela :

Aller au delà des rapports d'experts, pour élargir le débat public.

Techniquement, les rapports d'experts ont identifié les principaux enjeux depuis longtemps. Mais la discussion entre experts n'a rien à voir avec la délibération publique. Pour le citoyen "les élites parlent aux élites".

A l'opposé, le travail de la commission d'enquête parlementaire sur Outreau a montré l'efficacité d'une procédure où des problèmes très compliqués deviennent intelligibles. Le seul fait que quelques centaines de milliers de personnes aient eu l'impresion de comprendre enfin quelque chose au fonctionnement de l'institution judiciare a créé les conditions d'une réforme légitime aux yeux des citoyens. De même, la commission sur la nationalité avait eu, en son temps, un effet de clariification très positif. il existe donc des possibilités. L'enjeu est de systématiser ces amorces.

L'intérêt collectif miné par les revendications des minorités

Le sentiment prévaut dans la société que les décisions de l'élite sont prises de manière occulte, sans consultation, en fonction d'intérêts non dits. Ayant perdu toute légitimité, le pouvoir politique est dans l'incapacité de mettre en oeuvre le programme pour lequel il a été élu dans l'intérêt collectif, où du moins d'une majorité des votants.

Les minorités arrivent régulièrement à se faire passer pour plus légitimes que les majorités légalement élues.

Pour le pouvoir majoritaire, il ne suffit pas d'avoir la légalité avec soi, ni d'avoir techniquement raison. Il faut aussi que les choix soient légitimes, et ils ne peuvent l'être que s'ils s'appuient sur un examen collectif sans exclusives ni tabous.

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La revue Débat créée en 1980

Le Point - 19 Mars 2020 - page 32 - interview de Marcel Gauchet par Sébastien Le Fol et François-Guillaume Lorrain

Quarante ans après le lancement de votre revue, le débat est-il encore possible ?

Il faut bien constater qu'entre 1980 et 2020 une autre société s'est mise en place, que nous n'avions pas anticipée. Nous avons bénéficié, au départ, d'un moment de grâce. Nous avons lancé cette revue dans le projet d'exploiter la chance d'une situation qui ouvrait la possibilité d'un vrai débat. D'où notre titre. Nous sortions du règne de l'idée révolutionnaire et de l'idéologie totalitaire dont l'objectif était de réduire ses contradicteurs au silence par tous les moyens. On allait donc pouvoir discuter de tout de manière calme, rationnelle, respectueuse. Et il y a eu, en effet un temps d'ouverture remarquable. ce que nous n'avions pas vu venir, c'est le retour de la passion intolérante à l'intérieur de l'espace démocratique. Il ne s'agit pas de la renaissance d'idéologies de type totalitaire ou d'une résurgence du projet révolutionnaire. les principes de base de la démocratie sont solidement installés et ne sont pas sérieusement contestés. Mais ce consensus de fond n'a pas empêché l'apparition d'une nouvelle radicalité vindicative. Elle ramène avec elle la passion dénonciatrice, le refus de la confrontation, la criminalisation de l'adversaire qui justifie de l'empêcher de parler. Retour à la case départ sous un nouveau jour !

Comment parler avec ceux qui ne veulent plus débattre ?

Ce n'est pas à eux qu'il faut parler, c'est à la société qui laisse ces nouvelles minorités agissantes occuper le terrain et faire la loi. A défaut de pouvoir les convaincre, on peut priver de leur crédit les idées au nom desquelles se déploient ces attitudes insupportables. Il va falloir reprendre le combat pour rétablir les conditions du débat.

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Bibliographie

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L'avènement de la démocratie

Tome IV : Le nouveau monde

26 janvier 2017

de Marcel Gauchet (Auteur)   

25 €

Que s'est-il passé pour qu'advienne silencieusement, dans le sillage de la crise économique du milieu des années 1970, un monde nouveau dont nul n'avait anticipé les traits ? En quoi consiste au juste sa nouveauté, qui à la fois marque le triomphe du principe démocratique à une échelle jamais vue et rend sa mise en oeuvre si problématique ? Telles sont les questions soulevées par la dernière étape en date de l'avènement de la démocratie qui sont au centre de ce livre. Nous vivons la phase ultime de la "sortie de la religion", la religion ne se résumant pas à la foi personnelle, comme nous la concevons aujourd'hui, mais formant le principe organisateur des sociétés d'avant la nôtre. Ce processus paraissait parvenu à son terme ; il ne l'était pas. Nous nous pensions "absolument modernes" ; nous en étions encore loin. Nous le sommes brutalement devenus, et cela change tout, des conditions de la coexistence planétaire à l'identité de chacun d'entre nous. Notre organisation politique conservait dans sa forme l'empreinte de la soumission aux puissances venues d'en haut. Celle-ci s'est volatilisée, en révélant une fonction de l'Etat-nation que nous ne soupçonnions pas et qui en fait le soubassement du monde mondialisé. Nous habitions une histoire que nous pensions toute tournée vers l'avenir. Elle restait hantée par le passé, en réalité, comme le bond en avant de la production du futur nous l'a appris, en donnant à l'économie une place hégémonique dans la vie collective. Les libertés individuelles que nous pensions avoir conquises continuaient secrètement d'être prises dans l'appartenance sociale. L'effacement de cette dernière leur a conféré une autre portée, en faisant apparaître une société des individus qui gravite autour des droits de l'homme. Le paradoxe est que cette formidable avancée des moyens de l'autonomie humaine donne, à l'arrivée, une société qui échappe à ses membres, des démocraties incapables de se gouverner. Une chose est de disposer des instruments qui permettent de maîtriser son destin, une autre est de savoir s'en servir. L'histoire de la libération est derrière nous ; l'histoire de la liberté commence.

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Comprendre le malheur français

9 mars 2016

de Marcel Gauchet (Auteur)

20,00 €

 Il y a un malheur français, bien spécifique à ce pays : pourquoi sommes-nous les champions du monde du pessimisme et du mécontentement de nous-mêmes ? Pourquoi vivons-nous notre situation, notre place dans l'Europe et le monde, comme un malheur incomparable ? Marcel Gauchet aborde ce problème d'une façon originale, en procédant d'abord à un vaste examen historique, qui le conduit aux XVIIe-XVIIIe siècles, jusqu'à la période immédiatement contemporaine. Au passage, l'auteur analyse en profondeur le règne de De Gaulle et celui de Mitterrand, l'un et l'autre matriciels pour comprendre notre présent.Puis Marcel Gauchet s'attaque aux ressorts de la société française d'aujourd'hui, dont il dissèque les maux : pourquoi la mondialisation et l'insertion dans l'ensemble européen sont-ils ressentis en France avec une particulière inquiétude ? Pourquoi le divorce entre les élites et le peuple prend-il chez nous ce tour dramatique ? Quelle responsabilité incombe aux dirigeants dans la montée de ce qu'on appelle, sans y réfléchir, "populisme" ? Quel rôle joue, dans le marasme français, le néo-libéralisme auquel Mitterrand a converti la France sans le dire ? Enfin, l'auteur montre que nous sommes aujourd'hui au plein coeur d'une période d'idéologie, d'autant plus pernicieuse qu'elle n'est jamais repérée pour ce qu'elle est, mais toujours confondue avec le cours obligatoire des choses : il s'agit de l'idéologie néo-libérale, qui va de pair avec la dépolitisation de nos sociétés.

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marcel gauchet

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