Jean-Baptiste Say (1767-1832)

Français

Ecole classique

 

Jean Baptiste Say

 La loi des débouchés

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I - Filiation de la pensée de Jean Baptiste Say

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Le fondateur de l'Ecole Classique 

Adam Smith (1723-1790)

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JeanBaptiste Say (1767-1832) : la loi des débouchés

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Les contemporains de l'Ecole Classique

Thomas Robert Malthus (1766-1834) : sa théorie de la demande solvable remet en cause la loi des débouchés

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La critique keynnésienne

Keynes (1883-1946) : la préférence pour la liquidité dément le postulat des classiques sur la neutralité de la monnaie

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Les héritiers

Arthur Laffer (né en 1940) : trop d'impôt tue l'impôt

George Gilder (né en 1939) : l'assistanat accroît la pauvreté

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Dans les années 70, il y a eu un retour à la pensée de Jean Baptiste Say pour revitaliser l'offre étouffée par l'interventionnisme étatique et l'épuisement des politiques keynésiennes..

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II - Biographie Jean-Baptiste Say

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Originaire d'une famille protestante réfugiée à Genève

La famille Say est une famille protestante, originaire de l'arrondissement de Florac, en Lozère, qui se réfugie à Genève lors de la révocation de l'Édit de Nantes (1685).

7 Mai 1739 :  Naissance du père de Jean-Baptiste Say. Il s'installe à Lyon où il devient l'employé d'un négociant, Castanet, né de parents protestants de Nîmes

1765 : Le père de Jean-Baptiste Say épouse la fille Françoise de son employeur. Il pratique le négoce de soieries.

5 janvier 1767 : Naissance de Jean-Baptiste Say à Lyon

1768 : Naissance de Denis (1768-1769)

1771 : Naissance de Jean-Honoré dit Horace (1771-1799)

1774 : Naissance de Louis (1774-1840), créateur des sucreries Say, devenues en 1973 Beghin-Say.

Education

Son père lui fait dispenser une éducation relativement libérale, en particulier avec la volonté de soustraire ses fils à l'influence de l'Église et de son système d'éducation. C'est sans doute, parmi d'autres, la raison pour laquelle Say ira en pension à Écully pour y suivre les cours de deux Italiens dont l'enseignement différait sensiblement des règles lourdes du cadre contrôlé par l'Église.

1782 : Jean baptiste Say commence son apprentissage à 15 ans en travaillant comme « grouillot » dans une maison de commerce, du fait des revers de la fortune familiale.

1785 : Jean-Baptiste Say se rend en Grande Bretagne à l'age de 19 ans, accompagné de son frère Horace. L'objectif du voyage est de se former aux pratiques commerciales et à la langue anglaise. Il durera deux ans. Au cours de ces années 1785-1786, la Grande-Bretagne connaît une de ses périodes de développement industriel les plus brillantes et Say est aux premières loges pour l'observer. Son séjour s'achève brutalement quand son employeur meurt et il rentre alors à Paris.

1788 : Clavière, un assureur, protestant genevois comme son père, l'embauche comme employé de banque. Il a alors 21 ans.

1789 : Jean-Baptiste Say écrit une courte pièce la Tante et le Prétendu, puis le Curé Amoureux, pièce anticléricale qui sera représentée dans un théâtre du boulevard. Son activité d'écrivain de théâtre durera jusqu'en 1795, où il écrit un opéra comique, les Deux Perdrix.

Républicain libéral

1789 : L'entrée de Say dans la compagnie d'assurance de Clavière marque un véritable tournant dans sa vie. En devenant un de ses collaborateurs il entre dans le groupe des Girondins et se rapproche de l'Atelier de Mirabeau. Il est alors, à 21 ans, un partisan enthousiaste de la Révolution française. Il est républicain et ne cessera jamais de l'être. Il va au cours de cette même période remplir des fonctions de « grouillot » (s'occupant des abonnements) dans le journal de Mirabeau, le Courrier de Provence. C'est chez Clavière que Say lira pour la première fois en anglais la Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations, publiée par Adam Smith en 1776.

1794-1799 : Journaliste

La mort de Clavière et le développement de la Terreur marquent pour Say un nouveau tournant. Chamfort, Pierre-Louis Ginguené et Andrieux lui proposent de fonder une revue paraissant tous les dix jours et ayant une ambition encyclopédique : La Décade philosophique, littéraire et politique. Elle est fondée le 10 Floréal an II (1794). Say contribue à la revue en rédigeant des articles de circonstance sur les questions littéraires, de théâtre, de poésie ou de compte-rendus d'ouvrages. Il conservera la fonction de la rédaction générale jusqu'à sa nomination au Tribunat. Les références que Say utilise dans la Décade témoignent de son expérience personnelle et de ses liens avec la culture anglo-saxonne. Il se réfère plus facilement à Swift ou à Franklin qu'à Rome ou Athènes.

1800-1804 : Membre du Tribunat sous le Consulat

1800 : Jean Baptiste Say est désigné par le Sénat comme membre du Tribunat, assemblée qui délibère sur les projets de loi à l'initiative du Conseil d'Etat, avant leur adoption par le Corps législatif.

1803 : Publication du Traité d'économie politique. L'œuvre est mal accueillie par Napoléon Bonaparte qui lui demande de réécrire certaines parties de son traité afin de mettre en avant l'économie de guerre basée sur le protectionnisme et les régulations. Le refus de Say l'empêcha de publier une seconde édition du traité, et il fut révoqué du Tribunat en 1804, après avoir passé quatre années à la tête de la section financière.

1804-1814 : Entrepreneur de coton sous l'Empire.

Les dispositions prises par Bonaparte lui interdisant toute activité comme journaliste, il devient entrepreneur dans la production de coton. Il commence par apprendre à manier les machines des métiers à tisser qui se trouvaient dans les murs du conservatoire des arts et métiers et qui avaient été ramenés par les armées de la Révolution pour certaines. Le secteur en est alors à ses débuts.

La filature débute dans les bâtiments de l'ancienne abbaye d'Auchy avec 80 ouvriers et des métiers qu'actionnait un moteur hydraulique. L'affaire se développe rapidement et en 1810, accrue de bâtiments nouveaux, la manufacture occupait 400 ouvriers ; on y filait 100 kilos de coton par jour. En 1810 toujours, le préfet du Pas-de-Calais désigna Say pour participer à un "conseil des fabriques et manufactures".

Il adopte une politique patronale assez paternaliste et se préoccupe de la question sociale. Son ami Pyrame de Candolle rapporte ainsi que « au lieu de payer ses ouvriers le samedi, il les payait le lundi. Il obtenait par là que leur solde servait pendant la semaine à nourrir leur famille et qu'il ne restait que l'excédent pour le cabaret du dimanche. »

1814-1830 : Enseignant sous la Restauration

1814 : Après la première abdication de Napoléon, il peut exprimer plus librement sa pensée économique et il publie la seconde édition de son Traité.

1816 : La restauration de la monarchie lui permet d'être reconnu en France. Grâce à ses nombreux ouvrages d'économie politique, il est invité à donner des conférences à l'Athénée Royale,

1819 : Nommé professeur à la chaire d'économie industrielle au Conservatoire national des arts et métiers. Cette même année il participa à la fondation de l'École Spéciale de Commerce et d'Industrie qui devint par la suite ESCP Europe,

1830 : Nommé au Collège de France, où il occupa la première chaire d'économie politique. Il est alors l'économiste français le plus connu.

14 Novembre 1832 : Disparition de Jean-baptiste Say à paris, à 65 ans. Il est enterré au cimetière du Père-Lachaise.

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III - Pensée économique de Jean Baptiste Say

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3.1   Le partisan du libéralisme

Say défend une pensée économique libérale : il met en avant la propriété privée, la libre-concurrence et un rôle de l'État aussi limité que possible.
Il se situe en fait dans le prolongement direct de l'école d'économie politique libérale française : les physiocrates Gournay, Turgot, François Quesnay ou du Pont de Nemours.
On doit à Jean-Baptiste Say la division tripartite qui est restée classique : production, répartition, répartition et consommation. C'est ainsi qu'il divise son Traité d'économie politique (paru en 1803).

3.2   Jean-Bapttiste Say définit le métier d'entrepreneur

Jean Baptiste Say n'a pas inventé le concept d'entrepreneur, mais c'est lui qui l'a popularisé dans la pensée économique.

L'entrepreneur assure la réunion des facteurs de production : la terre, le capital et le travail

Les qualités spécifiques de l'entrepreneur :

L'entrepreneur est à l'opposé de la rationalité managériale, qui part d'un réseau de données existantes pour le simplifier. Le manager gère un ordre établit, l'entrepreneur s'attaque aux rentes de situations pour créer un nouveau monde.

Selon Jean-Baptiste Say, la terre, le capital et le travail contribuent à la production et sont donc créateurs de valeur.

A la suite de Say, la théorie néoclassiques établit que dans la société capitaliste, sous l'action du marché libre, les différents types de revenus correspondent très exactement à la richesse créée par chacun des facteurs de production.

Les niveaux d'équilibre de ces 3 types de revenus correspondent parfaitement à la valeur qu'ils ont chacun créée (les néoclassiques parlent à ce propos de productivité marginale des facteurs).
Dans un marché libre, les rémunérations des facteurs s'ajustent à ces productivités marginales, donc à ces valeurs d'équilibre.

La prise en compte des services

Adam Smith ne prenait en compte que la production industrielle dans sa recherche de la richesse de la nation.

Jean Baptiste Say élargit la notion de travail productif à l'ensemble des activités de services, aussi bien marchandes (médecins) que non marchandes (fonctionnaires, militaires).

3.3   La loi des débouchés : l'offre crée la demande

Jean-Baptiste Say est particulièrement connu pour avoir formulé dans son traité d'économie politique (1803) la loi des débouchés.

Les produits s'échangent contre des produits

L'agriculteur achète un tracteur avec les revenus qu'il a tiré de sa récolte : il a échangé son blé contre un tracteur.

Lorsqu'une entreprise produit, elle distribue des revenus (salaires) et du chiffre d'affaires pour ses fournisseurs (consommations intermédiaires).

La vente du produit génère un profit, qui est le revenu de l'entrepreneur.

La mise en vente sur le marché des biens et services (l'offre) redistribue l'équivalent de sa valeur sous forme de salaires et de dividendes, qui créent une demande équivalente.

Au niveau macro-économique l'Offre (Production = salaires + dividendes) = Demande (Consommation + Investissements)

Quand un entrepreneur perçoit un marché, il lance la production et distribue du pouvoir d'achat à ses salariés. Il crée également du pouvoir d'achat chez ses fournisseurs et ses distributeurs. Lorsque tous ces salariés achètent des produits d'une autre filière, ils diffusent la hausse de pouvoir d'achat dans toute l'économie.

La loi des débouchés repose sur l'hypothèse que tout bien mis sur le marché trouveras preneur (économie d'offre).

La monnaie est neutre dans les échanges

Comme tout les classiques, Jean-Baptiste Say part du principe que la monnaie est neutre sur l'économie. C'est la croissance de la production qui alimente seule la croissance de l'économie. Si un secteur économique ralentit, c'est parce que d'autres secteurs économiques ne produisent pas assez pour générer les revenus qui alimentent la demande potentielle.

3.4   Limitation de l'action de l'État à ses fonctions régaliennes, aux infrastructures, à l'éducation et à la protection des ouvriers.

Say reprend l'analyse de Smith en ce qui concerne l'action de l'Etat. Mais il est l'un des rares économistes de l'Ecole Classique à se préoccuper réellement du sort des ouvriers.

Les individus se trompent moins que l'administration

Les individus peuvent se tromper, mais ils se trompent moins et moins lourdement que l'administration car ils subissent immédiatement et directement les conséquences de leurs erreurs. . Mais Say prend soin d'insister sur un point crucial : pour que les intérêts privés puissent aboutir à un résultat socialement favorable, ils doivent être mis dans une situation de concurrence.

Les interventions de l'Etat faussent le bon fonctionnement des marchés

L'action étatique est considérée comme néfaste et inutile car, même si les déséquilibres temporaires sont possibles, les crises générales sont réputées être impossibles . (Vision reprise par Ricardo dans sa démonstration de ce que la croissance économique débouche sur un état stationnaire, en opposition à la vision d'une croissance illimitée exposée par Adam Smith.)

L'impôt décourage la production

-« Pour encourager la pêche de la baleine, le gouvernement britannique prohibe les huiles végétales que nous brûlons en France dans les lampes à courant d'air. Qu'en résulte-t-il ? C'est qu'une de ces lampes, qui coûte à un Français 60 francs par année, coûte 150 francs à un Britannique. C'est pour favoriser la Marine et multiplier les matelots, dit-on, que chaque bec de lampe coûte aux Britanniques 90 francs de plus qu'en France. En ce cas, c'est multiplier les matelots par le moyen d’un commerce où l'on perd : il vaudrait mieux les multiplier par un commerce lucratif. »
-« Un ouvrier laborieux, m'a-t-on dit, avait coutume de travailler à la lumière. Il avait calculé que, dans sa veillée, il brûlait une chandelle de 4 sous et gagnait 8 sous par son ouvrage. Un impôt sur les suifs et un autre sur la fabrication des chandelles ont augmenté de 5 sous la dépense de son luminaire, qui est devenu ainsi plus coûteux que la valeur du produit qu'il pouvait éclairer. Aussitôt la nuit venue, l'ouvrier est demeuré les bras croisés; il a perdu les 4 sous que son ouvrage lui pouvait procurer sans que le Fisc ait rien perçu au sujet de cette production. Une semblable perte doit être multipliée par le nombre des ouvriers d'une ville et par le nombre des jours de l'année. »

L'État contre la puissance des « maîtres »

Le combat pour la liberté des échanges internationaux est mené tout au long du XIXe siècle, d'autant plus que le protectionnisme refait surface à la fin du siècle. La pensée économique libérale peut-elle rendre compte de ce dernier phénomène ? Say en a fourni l'élément de base qui est ensuite complété par l'économiste libéral italien Vilfredo Pareto (1848-1923). L'argument repose sur la différence de sensibilité de l'individu sur les effets de la protection douanière : on voit clairement les gains dont on bénéficie (moindre concurrence, donc prix supérieurs), mais on perçoit moins les inconvénients (coût supérieur des biens qui bénéficient de la protection), soit parce que ceux-ci ne sont pas rapportés à la protection douanière, soit parce qu'ils sont difficilement perceptibles pour le consommateur parmi l'ensemble de ses dépenses.

Néanmoins, le libéralisme de Say est empreint de ses engagements révolutionnaires (il a été un des volontaires de l'an II) et de son idéal républicain en faveur d'une implication active du citoyen dans les décisions politiques. En conséquence, si le marché libère les individus des contraintes étatiques et personnelles, il n'assure pas toujours l'indépendance des travailleurs déqualifiés, qui risquent de subir les effets négatifs de la puissance économique des « maîtres ». Dans ce cas, Say laisse penser qu'une action de l'État en faveur de ces derniers serait moins injuste que le fait de les laisser dans la situation où ils subissent une domination par le marché. - Philippe Steiner dans Le Point

3.5    La politique économique

La politique économique doit privilégier l'offre

Selon Say, c'est l'offre qui crée le revenu. Et puisque les consommateurs utilisent intégralement leur revenu, pour créer de la croissance, il faut donc stimuler l'offre.
Cette loi est porteuse de conséquences positives et optimistes :

Pour assurer la croissance économique, il faut veiller à la sauvegarde des marges des entreprises, pour maintenir leur capacité à investir et innover. Il faut également créer un contexte politique et économique favorable à l'innovation et l'entreprenariat.

Cette partie de la pensée de Jean-Baptiste Say a retrouvé toute sa pertinence dans l'économie de la connaissance du XXIe siècle :

Assurer une concurrence libre et parfaite

En situation de concurrence libre et parfaite, l'économie de marché est capable de s'auto-réguler de façon spontanée et d'opérer un équilibrage spontané des flux économiques (production = consommation + investissement, épargne = investissement). Les crises de surproduction générale sont impossibles : Il ne peut y avoir de déséquilibre global dans les économies de marché et de libre-entreprise.

Say ne nie pourtant pas la possible création d'excédents, mais les crises de surproduction ne touchent, pour lui, que certains secteurs et ne sont pas durables. Cette loi est parfois réduite à tort à la formule « toute offre crée sa propre demande ».

Un meilleur résumé de cette approche serait : « on ne dépense jamais que l'argent qu'on a gagné ».

Celle-ci s'oppose à l'économie de la demande, qui est celle de Malthus et plus tard de Keynes qui - en introduisant le concept de demande effective- critiquera les principes de Say, dénoncés comme tout à fait irréalistes.

Liberté des prix et des salaires

L'équilibre économique entre l'Offre et la Demande ne peut se réaliser que si les prix et les salaires s'ajustent librement. Les déséquilibres économiques ne peuvent qu'être temporaires s'ils peuvent être corrigés par le jeu naturel des prix et des salaires.

"N'entravez pas leurs ajustement en cas de récession. Il est nécessaire pour qu'une économie affaiblie rebondisse". Cette vision théorique des vertus de la déflation se révélera catastrophique lors de la crise des années 30 et de la crise des dettes souveraines de l'Europe du Sud dans les années 2010.

Le libre échange

Approfondissant sa défense du libéralisme économique, il plaide pour le libre-échange en faisant valoir que les produits étrangers sont payés avec des produits fabriqués par l'économie nationale, et de ce fait stimulent la demande : « ...que les achats qu'on fait à l'étranger soient acquittés en marchandise ou en argent, ils procurent à l'industrie nationale des débouchés pareils ».

3.6   La notion "valeur utilité"

Dans la tradition de l'école française (Condillac), Jean-Baptiste Say reprend la théorie de la valeur-utilité : « l'utilité [des] choses est le premier fondement de leur valeur ». Il distingue marchandises et richesses et souligne que la production est avant tout création de « richesses », donc d'utilité. En partie pour cela il est considéré comme un précurseur de l'école autrichienne d'économie.

Pour Jean-Baptiste Say la production consiste à augmenter l'utilité d'un bien. Le capital ne doit pas être considéré comme du travail passé, mais comme un créateur de valeur au même titre que la quantité de travail nécessaire à la production.

C'est donc cette utilité, dans une économie de rareté, qui détermine la valeur des biens : pour une quantité donnée de biens, ceux auxquels les consommateurs attribuent une faible utilité auront peu de valeur, ceux auxquels ils attribuent une grande utilité auront une valeur élevée.

3.7   Disponibilité des ressources naturelles

Jean-Baptiste Say est très optimiste sur la disponibilité des ressources naturelles. Il affirme : « Les richesses naturelles sont inépuisables, car, sans cela, nous ne les obtiendrions pas gratuitement. Ne pouvant être ni multipliées ni épuisées, elles ne sont pas l’objet des sciences économiques ».

3.8   Œuvres

Édition récente des œuvres complètes de Say

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IV - Obsolescence et limites de la pensée de Jean-Baptiste Say

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Thomas Malthus critique la loi des débouchés

Dès l'époque de la loi des débouchés, Thomas Malthus remet en cause la loi des débouchés de Jean-Baptiste Say

Production = Salaires + Dividendes = Consommation + Investissement + Thésaurisation.

La critique Keynésienne : la préférence pour la liquidité

Keynes approfondira la critique de la loi des débouchés de Jean-Baptiste Say en mettant en avant que :

 Tout produit mis en vente sur le marché ne trouve pas forcément acheteur

 A l'époque de Jean Baptiste Say, dans une économie de pénurie les entreprises écoulaient facilement leurs production. Les entreprises restaient de petites tailles et pouvaient s'adapter rapidement aux évolutions du marché, quitte à changer de secteur d'activité.

Dans les marchés de consommation dominés par la demande, il arrive de plus en plus souvent que des produits ne trouvent pas de clients, du fait de la rapidité des changements de mode, de la pression marketing et de d'obsolescence technologique. La production est dominée par des entreprises de tailles mondiales, dont le moindre écart par rapport aux prévisions de vente se traduit rapidement par  d'énormes invendus au niveau mondial.

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Philippe Steiner
Professeur de sociologie à l'Université Paris-Sorbonne et auteur, entre autres, de Donner…une histoire de l'altruisme. La grande performation (PUF, 2016).

 

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