Ecole sociale libérale

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I - Filiation de l'école sociale libérale

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Saint Simon

socialisme utopique

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Malthus

La demande solvable

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John Stuart Mil

précurseur du social-libéralismel

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Keynes

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1.1 - Les précurseurs

John Stuart Mill

John Stuart Mill (1806-1873), un des précurseurs du social-libéralisme, est l'un des premiers à passer de la notion d'individu à celle d'individualité.

Le philosophe et économiste John Stuart Mill, tenant de l'école classique, s'éloigne des stricts dogmes du libéralisme économique classique : son intérêt pour le saint-simonisme, dont l'idée de l'égalité des sexes et la critique des « doctrines communes du libéralisme » lui semblent « regorger de vérités premières », et plus généralement pour les idées socialistes, l'amènent à théoriser un nouvel État social qui permettrait d'unir la plus grande liberté d'action individuelle avec « une propriété commune des matières premières du globe » et « une participation égale de tous aux profits de l'association du travail ». Les travaux de Mills, marqué favorablement par la révolution française de février 1848, témoignent de la constance de son intérêt pour le socialisme, alors pourtant la doctrine ennemie du libéralisme.

Le nouveau libéralisme est un courant du libéralisme qui, à la suite de John Stuart Mill, met au centre de sa pensée le développement tant intérieur que matériel des êtres humains pensés dans leur interaction sociale. Dans cette optique, il a été un des promoteurs de la notion de justice sociale. En effet, la liberté n'est pas tant absence de contrainte comme dans le libéralisme classique que pouvoir d'agir, capabilités.

Malthus

Le nouveau libéralisme va reprendre le combat déjà mené par Thomas Malthus et Jean de Sismondi contre la loi de Say qui en économie peut être vue comme une justification de l'auto-régulation des marchés. Hobson le premier dans un livre écrit en collaboration avec Albert F. Mummery, The Physiologie of Industry, attaque cette loi ce qui brise sa carrière universitaire, tant le dogme est alors ancré chez les économistes.

1.2 - Les héritiers

Keynes

John Maynard Keynes qui réussit à surmonter le dogme de l'auto-régulation du marché, là où Hobson et d'autres avant lui ont échoué. Toutefois, la vision de l'économie que le social-libéralisme va adopter avec Keynes est plus technique, plus scientifique, plus indépendante de la politique que celle préconisée par Hobson. Quoi qu'il en soit, la macroéconomie keynésienne, notamment sous sa forme de la synthèse néoclassique, est très largement adoptée par le social-libéralisme.

Une fois le tabou de la loi de Say levé, l'optique keynésienne - et plus généralement celle de l'école de Cambridge - devient dominante en économie et le social-libéralisme, avec des auteurs comme Paul Samuelson ou Robert Solow, contribue à forger ce qui est jusque dans les années 1970 le mainstream (« courant principal ») en science économique87.

Blair

Rocard

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II - Le social-libéralisme : le nouveau libéralisme

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Le « nouveau libéralisme » est le seul grand courant de pensée libéral à s'être ouvert à certaines idées du socialisme, dans le but de concilier liberté économique et justice sociale.

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2.1 - Contexte historique : la menace du totalitarisme marxiste

Depuis Smith, les penseurs libéraux se sont focalisés sur la les libertés individuelles et sont restés indifférents à la montée de la misère paysanne et ouvrière.

Le socialisme utopique, qui se situe en dehors du courant libéral,  est resté incapable de constituer une véritable force politique pour améliorer le sort des plus démunis.

L'idéologie Marxiste prospère sur la montée de la misère et l'indifférence suicidaire des classes possédantes. Il prépare la "révolution du prolétariat" pour prendre le pouvoir et imposer un régime totalitaire.

Le social-libéralisme sera le premier, et restera le seul, courant du libéralisme à vouloir concilier liberté économique et justice sociale.

De la même façon que la pression marxiste amènera certains libéraux à adopter des idées socialistes pour créer le social-libéralisme, certains socialistes utopiques adopteront certaines idées libérales pour fonder le socialisme-libéral.

L'ensemble de ces deux courants sociaux-libéraux se distinguent par la priorité qu'ils donnent aux idées sociales ou libérales, mais ils ont pour point commun leur engagement en faveur du libéralisme politique et une opposition inébranlable face à toute forme d'autoritarisme politique.

2.2 - Politiques économiques et sociales

Sur le plan économique et social, le social-libéralisme promeut des institutions cherchant à concilier liberté et égalité à travers notamment :

La bourgeoisie libérale voit son influence diminuer avec l'arrivée du suffrage universel pour les hommes et la constitution d'un prolétariat salarié. Leur position est d'autant plus précaire que, parallèlement, émerge également une idéologie concurrente, le socialisme. Tout cela entraîne, tant chez John Stuart Mill que chez Alexis de Tocqueville, la peur d'une « tyrannie de la majorité ».

Malgré tout, les nouveaux libéraux qui vont constituer le social-libéralisme vont opter, à la suite de Bentham et du radicalisme philosophique, pour la démocratie. Mais ils vont mettre l'accent sur deux points : la mise en place de systèmes d'éducation afin que le peuple se comporte le plus rationnellement possible et, non sans lien avec ce qui précède, ils vont donner une place importante aux experts. Catherine Audard note que la démocratie n'est plus conçue « comme le pouvoir du peuple, mais comme le régime qui met le pouvoir et le savoir au service du peuple et de son bien-être ».

2.3 - Positionnement du social-libéralisme face aux autres écoles de pensée

Points communs et divergences avec l'Ecole Classique

Dans le libéralisme classique, la liberté résulte essentiellement d'une absence de contrainte. Le nouveau libéralisme à la suite de John Stuart Mill ne se focalise pas sur l'individu mais sur l'individualité, sur l'être social. Ce qui devient important, ce n'est pas seulement la liberté de choisir, c'est aussi la possibilité de se réaliser. Pour ce faire une absence de contrainte n'est pas suffisante68, il faut aussi que l'individu bénéficie de droits sociaux lui permettant de réaliser son potentiel. C'est ainsi que l'on passe de l'idée d'égalité des droits à celle d'égalité des opportunités. Plus tard, Amartya Sen parle de capabilité.

Points communs et divergences avec le socialisme-libéral

Points communs entre solial-libéralisme et socialisme libéral

Le socialisme libéral se distingue par :

Points communs et divergences avec les libéraux conservateurs

Points communs entre social-libéralisme et libéralisme conservateur :

Les libéraux conservateurs se distinguent par :

 d’individualisme et de responsabilité du gouvernement, alors que les sociaux-libéraux sont plus préoccupés par la question des dérives autoritaires des gouvernements et des conditions sociales qui facilitent l’émergence de ces formes de tyrannie173.

III - Le socialisme libéral

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Les théoriciens du socialisme libéral sont des socialistes qui ont adopté par pragmatisme certains thèmes du libéralisme, et se définissent d'abord et avant tout comme « socialistes », ou « républicains », mais rarement en premier lieu comme « libéraux »

Pour les socialistes libéraux, les objectifs politiques restent intégralement au service des idées socialistes. Les moyens peuvent éventuellement emprunter à certaines idées libérales, uniquement si elles permettent d'atteindre les objectifs socialistes. Par contre ils s'opposent aux idées libérales en restant fidèles à certaines idées purement socialistes :

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La conversion des sociaux démocrates européens aux idées libérales

Blairisme au Royaume-Uni

Gerhard Schröder en Allemagne

Rocardisme en France

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Poids des sociaux libéraux en France

Une étude réalisée en France en 2016 par le CEVIPOF définit les « sociaux-libéraux » comme des personnes « favorables au marché sur le plan économique », mais dont « l’ensemble [des] valeurs culturelles les situe clairement à gauche ». Décrits comme faisant partie « des sous-groupes les plus diplômés » et des « groupes économiques supérieurs », ils sont évalués par ce document comme représentant « à peine 6 % » de l'électorat français.

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