Irving Fisher (1867-1947)

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Irving Fisher, est un économiste américain connu pour ses travaux sur les taux d'intérêt et la théorie du capital. Dans ce dernier domaine, il reprit et développa les théories de Böhm-Bawerk en leur donnant une formulation mathématique. Il mena plusieurs campagnes de santé publique et fut le président de la Société américaine d'eugénisme. Il est le premier à avoir proposé le 100% monnaie.

 

 

I- Biographie

27 Février 1867 : Naissance à Saugerties (État de New York)

29 Avril 1947 : Mort à New York

Le krach de 1929

La réputation professionnelle de Irving Fisher, ainsi que sa fortune personnelle, furent gravement atteintes par le krach boursier de 1929. Peu de jours avant le krach de 1929, il écrivait que « le prix des actions ont atteint ce qui apparaît être un haut plateau permanent ». Le 21 octobre, il déclarait que la bourse « ne tremblait qu'à cause de la folie de quelques-uns » et affirmait que les cours boursiers n'avaient pas atteint leur vraie valeur et devaient continuer à croître. Des mois après le krach, il continuait à affirmer aux investisseurs que la reprise était au coin de la rue.

Irving Fisher pensait que la très forte valorisation boursière était le reflet de l'amélioration productive de l'économie américaine induite par la prohibition. En effet, pour Fisher, la sobriété des travailleurs avait pour conséquence une élévation de leur productivité. Il était ainsi un fervent partisan de la prohibition qu'il défendit dans une série d'ouvrages1. C'est à la suite de ces erreurs de prévisions que Fisher s'est intéressé aux fluctuations économiques et a abandonné la thèse du rééquilibrage automatique du marché au profit de sa théorie sur la déflation qui justifie l'intervention de l'État, nécessaire pour arrêter la spirale déflationniste.

 

II - Analyses économiques

 

2.1  Crise financière et déflation par la dette

La crise de 1929 est une crise d'endettement : la déflation par la dette

  1. L'argent facile des années 20 finance des projets non rentables.
  2. Les ménages et les entreprises trop endettés doivent vendre des actifs financiers pour rembourser leurs dettes.
  3. Un marché vendeur provoque la baisse de la valeur des actifs, donc une hausse mécanique du taux d'endettement dette / actifs :« Pour chaque dollar remboursé, les agents accroissent d'autant le montant de leur dette. »
  4. La crise de la dette provoque une récession (baisse de la production)  et la déflation (chute des prix)

Pour Irving Fisher, les grandes dépressions résultent en premier lieu du surendettement associé aux périodes de boom économique consécutives à des innovations majeures et où les anticipations de profit sont très élevées. Dans ces circonstances, les premières difficultés de remboursement des échéances exigibles débouchent sur un réajustement des anticipations et un affolement des créanciers et des débiteurs. Les séquences de la dépression sont alors les suivantes :

Les différents facteurs de cette chaîne causale entretiennent entre eux des relations complexes. Lorsque la chute des prix est peu marquée, le cycle est moins accentué. Mais lorsqu'elle est importante, la déflation aggrave le fardeau de la dette. Il observe ainsi que de 1929 à 1933, le total de la dette s'est réduit de 20 %, mais l'effondrement de la production conduit à une augmentation de 40 % du taux d'enttement. Ce n'est alors que lorsque la mauvaise dette disparaît, avec les faillites des entreprises qui les ont contractées et les banques qui les ont financé, qu'une sortie de la crise se dessine.

Mais la mauvaise allocation des ressources s'est traduite par une destruction du capital accumulé et il faut de longues années avant que la production ne retrouve son niveau d'avant crise.

Les banques centrales doivent intervenir pour freiner la déflation

À l'inverse de Hayek, qui a lui aussi proposé une théorie monétaire des cycles économiques, Fisher considère que l'intervention de l'État est nécessaire pour éviter le cercle vicieux de la déflation et l'approfondissement de la crise.

 

2.2  La théorie quantitative de la monnaie (MV=PT)

Article détaillé : Théorie quantitative de la monnaie.

On lui doit aussi l'équation à partir de laquelle il établit une causalité entre les variations de la quantité de monnaie en circulation et les variations du niveau général des prix :

MV = PT (Avec M = stock de monnaie en circulation, P = niveau des prix, V = vitesse de circulation de la monnaie et T = volume des transactions).

On traduit donc MV = flux de monnaie dépensé, et PT = valeur nominale des paiements (transactions).

Hypothèses :

On peut donc écrire : P = (V/T)M. Or (V/T) constant donc P et M sont proportionnels et > 0. Donc : ΔP = (V/T)ΔM (Δ représente la variation), ΔP et ΔM sont proportionnels.

De manière succincte, on peut traduire cette équation comme le fait que toute variation de la quantité de monnaie en circulation dans l'économie ΔM implique une variation proportionnelle du niveau général des prix ΔP. Exemple : si les autorités monétaires décident d'augmenter la masse monétaire de 5 %, alors les prix augmenteront automatiquement de 5 %. Cette équation est générale et minimaliste : de très nombreux facteurs doivent être pris en compte pour expliquer l'inflation et la manière de la contrer.

 

3.3  Principaux ouvrages

 

 

 

 

 

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