Friedrich List (1789-1846)

L'école des pays émergents

1789 : Naissance en Allemagne

Emigre quelques années aux USA, où il est entrepreneur de chemins de fer.

Théoricien des forces productives nationales.

Admirateur de la révolution industrielle britannique, l'Allemand List avait conscience que l'école libre-échangiste d'Adam Smith (avantages absolus) et de David Ricardo (avantages comparatifs) était une vision d'un monde dominé par la puissance industrielle britannique, reléguant les autres pays à de simples fournisseurs de produits agricoles ou de matières premières.

Pour Friedrich List, le plus important n'est pas la liberté individuelle des entrepreneurs ou la hausse du niveau de vie de la population, mais la constitution d'une puissance industrielle nationale pouvant rivaliser avec l'Angleterre.

Les pays émergents doivent adopter une politique protectioniste

Les pays émergents doivent adopter une politique protectioniste, le temps de combler leur retard technologique.

Artisan de l'unification douanière de l'Allemagne

Friedrich List a retenu de l'école classique qu'une industrie compétitive ne pouvait se développer sans un vaste marché. Il s'oppose au libre échange, qui permettrait à l'industrie britannique d'étouffer l'industrie allemande naissante, mais il a été l'artisan de l'unification douanière des Etats Allemands autour de la Prusse, pour constituer un vaste marché intérieur.

Friedrich List a inspiré les politiques des pays émergents

1833 : Création de la zone de libre échange autour de la Prusse, le "Zollverin"

Friedrich List fonde l'Association générale des industriels et des commerçants allemands ; il milite pour l'union douanière des Etats allemands autour de la Prusse et fonde l'économie politique allemande qui défend le protectionnisme temporaire pour soutenir les " industries dans l'enfance " (Système nationale d'économie politique, 1840).

Après avoir obtenu d'importants territoires au Congrès de Vienne de 1815, la Prusse devint le royaume unificateur des Etats de l'Allemagne du Nord, avec la création d'une zone de libre échange en 1833, le "Zollverin", dotée d'un tarif extérieur commun et excluant l'Autriche.

A partir de ce marché suffisamment important et protégé, la Prusse pu développer son industrie en prenant exemple sur l'Angleterre, grâce aux richesses minières de la Rhur et aux innovations techniques de ses ingénieurs (procédé Bessemer dans la sidérurgie).

Décollage industriel des USA

Durant la deuxième moitié du XIXeme siècle, les USA ont adopté une politique économique inspirée de Friedrich List, pour se protéger de la puissance de l'industrie britannique.

Ce n'est qu'après la seconde guerre mondiale, lorsque les USA ont prit le rôle qu'occupait l'Empire britannique avant la première guerre mondiale, que les économistes américains ont adopté un discours idéologique libre-échangiste, tout en conservant des comportements protectionistes pour protéger leurs intérêts nationaux.

Décollage industriel du Japon

Le Japon de l'ère Meji s'est inspiré du modèle protectioniste allemand pour construire son industrie nationale.

Même devenu une puissance industrielle dominante dans les années 80, le Japon a pleinement profité d'un ordre mondial régi par le libre-échangisme anglo-saxon, outen continuant de fermer son marché à ses partenaires économiques.

Ce n'est que depuis l'explosion de la bulle immobilière au début des années 90, que le Japon a été contraint de réformer son modèle économique et de commencer à ouvrir son marché intérieur aux entreprises étrangères.

Décollage industriel de la Chine.

 Les idées de Friedrich List sont aujourd'hui étudiées dans les facultés d'économie d'Asie.

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