Changer de modèle. de Philippe Aghion et Gilbert Cette
  • Odile Jacob (Editions)
  • Broché
  • Paru le : 27/03/2014

 

3 économistes brisent 5 tabous de la gauche archaïque française.

 

1- Le keynésianisme primaire est dépassé.

 

Depuis la crise des années 70, les gouvernements lancent des plans de relance par toujours plus de dépenses publiques.

Toujours plus de dépenses publiques génèrent les déficit public.

Les déficits publics génèrent toujours plus d'impôts sur les entreprises.

Sur imposées, les entreprises n'ont plus les moyens d'investir.

Pour pallier à la baisse de l'investissement des entreprises et à la hausse du chômage, les gouvernements créent des niches fiscales.

Scandalisée par les "cadeaux faits aux patrons" par l'Etat, la gauche archaïque exige une relance par la dépense publique, financée par plus d'impôts sur les entreprises.

Aujourd'hui, les entreprises françaises ne sont plus compétitives et n'ont plus les moyens d'investir.

Dans une économie de l'innovation, les auteurs préconisent pour relancer l'économie française :

Le Keynésianisme a été conçu dans le monde des années 30, lors de la profonde dépression déclenchée par le crack financier de 1929.

La France d'aujourd'hui vit dans un monde globalisée, où elle ne peut plus dévaluer sa monnaie. Les politiques de relancent se traduisent par une hausse du déficit commercial et une hausse de la dette publique.

En période de brutal repli de l'activité, il existe un consensus pour une pause dans les politiques de réduction des déficits pulbics, à condition de redoubler les efforts de réduction de déficits lorsque l'activité repart.

Le problème de la France est que les politiques, de gauche ou de droite, cumulent les déficits en périodes de récession avec des déficits en période de reprise de l'activité.

Alors que Keynes "était un théoricien de l'offre, qui accordait une très grande place aux entrepreneurs" précise Edwin Le Héron, la gauche primaire, par idéologie et manque de culture économique, est par principe contre toute mesure favorable à l'offre et ne considère comme morale que les seules dépenses politiques de relance de la consommation financée par la dette et toujours plus d'impôts sur les entreprises.

En 2014, 99 % des des sympathisants de droites et 79 % de gauche préfèrent une baisse de la dépense publique à une hausse des impôts pour réduire le déficit public. La gauche archaïque, perdue dans sa vision idéologique du monde d'avant 1989 et coupée du monde réel, a été désavouée lors des élections municipales de Mars 2014.

 

2 - Un smic trop élevé et centralisé nuit à l'emploi

Un smic d'équilibre a des effets favorables :

Un smic trop élevé a des effets défavorables

Un smic centralisé mine la confiance entre les partenaires sociaux.

La notion de salaire décent, rémunération juste de la valeur travail

Les auteurs n'abordent pas la notion de salaire décent, rémunération juste de la valeur travail.

Une société où un travailleur à plein temps ne peut pas subvenir aux besoins vitaux de sa famille est une société qui a perdu la notion de la valeur travail.

En France, en imposant les 35 heures et en interdisant les heures supplémentaires, la gauche a paupérisé un grand nombre de travailleurs non qualifiés et a dévalorisé la valeur travail.

Mais à droite aussi, nombreux sont ceux qui ont perdu la notion de la valeur travail, en refusant aux travailleurs les plus pauvres un salaire décent pour un travail à plein temps.

On peut envisager une restauration de l'employabilité des travailleurs non qualifiés par une réduction des charges.

En aucun cas on ne peut défendre un smic dont la valeur nette ne permettrait pas à un travailleur à plein temps de subvenir à ses besoins vitaux.

 

3 - La TVA est un bon impôt

Pour prélever  sans plomber la croissance, mieux vaut taxer la consommation, plutôt que le revenu t les sociétés.

Une étude publiée en 2011 s'appuie sur des données macroéconomiques avec une base de 21 pays de l'OCDE étudiés entre 1971 et 2004, et sur des données d'entreprises pour déterminer une répartition des différents impôts encourageant la croissance. En ne s'intéressant pas aux niveaux  d'imposition, mais plus à l'importance relative de chaque taxe, l'étude s'affranchit de toute considération de baisse ou de hausse des prélèvements pour se concentrer sur la structure du système fiscal. Les auteurs proposent alors une hiérarchie des types d'impôts, du plus propice à la croissance jusqu'à la plus pénalisante :

Taxes sur les propriétés et les transactions immobilières

La TVA

Impôt sur les revenus

Impôt sur les sociétés

Alain Trannoy, directeur d'Aix-Marseille School of Economics "paradoxalement, ce sont les riches qui profitent le plus des taux réduits, sur les livres, les spectacles, les repas aux restaurants, et les travaux d'embellissement du logement". On pourrait également mentionner les oeuvres d'arts. De ce point de vue, la hausse du taux de TVA intermédiaire de 7 % à 10 % le premier Janvier 2014 est une bonne chose, sans pour autant oublier que l'impact négatifs de cette hausse du taux de TVA sur les besoins vitaux des ménages les plus pauvres (alimentation) devrait faire l'objet de mesures compensatoires.

Thomas Pikkety préfère l'alternative d'un basculement vers la CSG "plus juste, car elle a le mérite de frapper aussi les revenus du capital, et qui pourrait idéalement devenir progressive en fusionnant avec l'I/R."

Patrick Arthus et Agnés Bénassy-Quéré, présidente du Conseil d'analyse économique, sont égalment favorables à la CSG, craignant qu'une hausse de la TVA se traduise par une hausse des salaires, ce qui annulerait l'effet positif de la baisse des charges financées par la hausse de la TVA. Une trop forte hausse de la TVA aurait également un effet dépressif sur la consommation.

Si effectivement le taux maximal d'I/S moyen dans la zone € est tombé de 37 % en 1995 à 22 % en 2013, Pierre Larroutourou fait remarquer qu'ils se maintient à 40 % aux USA depuis les années 30 et que le vraie problème en Europe est le dumping fiscal entre pays membres, plus que le taux de l'IS. Effectivement, un taux d'IS de 40 % en Europe comme aux USA serait préférable à la spirale actuelle du dumping fiscal entre pays membres qui pousse l'IS moyen toujours plus bas.

 

4- Réduire les dépenses publiques est bon pour la croissance.

Les causes du surcoût de l'administration française :

Pour s'adapter à l'économie de l'innovation mondialisée, l'Australie, le Canada, la Suède ont remis à plat les missions publiques pour fixer des priorités claires, des objectifs et des échéanciers.

En France, les politiques ,par manque de culture économique, ne comprennent pas cette nouvelle économie de l'innovation mondialisée. Dans le pire des cas, la gauche archaïque pousse à toujours plus de dépenses d'un modèle en faillite. Au mieux, les dirigeants acceptent contraints et forcés des baisses "comptables" des dépenses de chaque administration, l'alibi du principe d'égalité dans la répartition des efforts masquant l'absence de toute véritable stratégie.

 

Les travaux du professeur italien Alberto Alesina et de ses collègues de Harvard

L'étude passe au crible 107 plans de réduction des déficits, menés entre 170 et 2007 dans 27 pays de l'OCDE.

Dans 70 % des cas, ce sont les plans de rigueurs privilégiant la baisse des dépenses publiques qui ont permis de préserver la croissance. Entre 1993 et 2000, les Scandinaves ont fait baisser le poids des dépenses publiques de 70 % à 55 % du PIB.

Cependant, de nombreux économistes (Xavier Ragot, Olivier Blanchard, Nicoletta Batini, Patrick Artus) estiment que cette politique de réduction de la dépense publique n'a fait qu'aggraver les choses lors de la crise des dettes souveraines en Europe :

Une "dévaluation fiscale" aurait les mêmes effets qu'une dévaluation de la monnaie.

Philippe Aghion préconise une "dévaluation fiscale", où un transfert des charges sociales vers la TVA aurait les même effets qu'une dévaluation de la monnaie nationale. Dans le même temps une relance dans les pays Scandinaves et Germaniques pourrait servir de locomotive aux pays latins et compenser la baisse de leurs dépenses publiques.

 

5 - Moins taxer le capital productif

Europe du Nord : une fiscalité redistributive, avec un bon rendement de l'impôt, qui ne pénalise pas 'innovation.

La réforme Suédoise de 1991 :

Cette réforme a libéré l'esprit d'entreprise en Suède et dopé les investissements. Au final, avec des taux d'impositions plus faible le revenu total des impôts a augmenté.

 

 

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