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3 économistes brisent 5 tabous de la gauche archaïque française.
1- Le keynésianisme primaire est dépassé.
Depuis la crise des années 70, les gouvernements lancent des plans de relance par toujours plus de dépenses publiques.
Toujours plus de dépenses publiques génèrent les déficit public.
Les déficits publics génèrent toujours plus d'impôts sur les entreprises.
Sur imposées, les entreprises n'ont plus les moyens d'investir.
Pour pallier à la baisse de l'investissement des entreprises et à la hausse du chômage, les gouvernements créent des niches fiscales.
Scandalisée par les "cadeaux faits aux patrons" par l'Etat, la gauche archaïque exige une relance par la dépense publique, financée par plus d'impôts sur les entreprises.
Aujourd'hui, les entreprises françaises ne sont plus compétitives et n'ont plus les moyens d'investir.
Dans une économie de l'innovation, les auteurs préconisent pour relancer l'économie française :
- Une restauration de la compétitivité fiscale
- Un choc de compétitivité
- Des politiques macro-économiques contra-cycliques recentrées sur l'activité d'innovation.
Le Keynésianisme a été conçu dans le monde des années 30, lors de la profonde dépression déclenchée par le crack financier de 1929.
La France d'aujourd'hui vit dans un monde globalisée, où elle ne peut plus dévaluer sa monnaie. Les politiques de relancent se traduisent par une hausse du déficit commercial et une hausse de la dette publique.
En période de brutal repli de l'activité, il existe un consensus pour une pause dans les politiques de réduction des déficits pulbics, à condition de redoubler les efforts de réduction de déficits lorsque l'activité repart.
Le problème de la France est que les politiques, de gauche ou de droite, cumulent les déficits en périodes de récession avec des déficits en période de reprise de l'activité.
Alors que Keynes "était un théoricien de l'offre, qui accordait une très grande place aux entrepreneurs" précise Edwin Le Héron, la gauche primaire, par idéologie et manque de culture économique, est par principe contre toute mesure favorable à l'offre et ne considère comme morale que les seules dépenses politiques de relance de la consommation financée par la dette et toujours plus d'impôts sur les entreprises.
En 2014, 99 % des des sympathisants de droites et 79 % de gauche préfèrent une baisse de la dépense publique à une hausse des impôts pour réduire le déficit public. La gauche archaïque, perdue dans sa vision idéologique du monde d'avant 1989 et coupée du monde réel, a été désavouée lors des élections municipales de Mars 2014.
2 - Un smic trop élevé et centralisé nuit à l'emploi
Un smic d'équilibre a des effets favorables :
- Réduit la pauvreté
- Fixe la norme salariale
- Incite les entreprises à accroitre le degré de qualification pour faire augmenter la productivité des salariés.
- Dans les secteurs qui manquent de personnel (restauration), une hausse du salaire minimum peut faciliter les recrutements (cf étude de David Card en 1994 dans le New Jersay).
- Augmente la demande
Un smic trop élevé a des effets défavorables
- Dans une économie ouverte, les salariés non qualifiés perdent leur travail.
- Les partenaires sociaux n'ont plus de hausses salariales à négocier, puisque le smic est déjà trop élevé.
- Un smic trop élevé limite la mobilité sociale des salariés.
- Avec un smic trop élevé, les salariés les plus pauvres soient ne trouvent pas de travail, soient ne peuvent pas faire les heures supplémentaires qui leur permettraient d'augmenter leurs revenus.
- Pour lutter contre la pauvreté, une politique de redistribution assise sur des mesures fiscales (impôts négatifs) ou des prestations fiscales est nettement plus efficace que de fixer le smic à un niveau trop élevé.
- Un salaire minimum trop élevé peut faire perdre des aides sociales.
Un smic centralisé mine la confiance entre les partenaires sociaux.
- On observe très nettement une corrélation négative entre le degré de centralisation dans la fixation du salaire minimum dans un pays et le degré de confiance dans ce même pays. En France, oùla négociation sur le salaire minimum est fortement centralisée, la confiance est faible. Dans les pays scandinaves, où la négociation sur le salaire minimum est décentralisé, le degré de confiance est élevé.
- Si en zone rurale le smic permet de subvenir aux besoins vitaux, à Paris il ne permet même pas de payer le loyer d'un appartement de 2 ou 3 pièces. (Cependant, Philippe Askenazy considère que la priorité est d'instaurer un smic européen pour réguler la concurrence entre pays membre. Ce choix d'un smic européen aurait effectivement un impact économique positif supérieur à celui d'une régionalisation du smic en France).
La notion de salaire décent, rémunération juste de la valeur travail
Les auteurs n'abordent pas la notion de salaire décent, rémunération juste de la valeur travail.
Une société où un travailleur à plein temps ne peut pas subvenir aux besoins vitaux de sa famille est une société qui a perdu la notion de la valeur travail.
En France, en imposant les 35 heures et en interdisant les heures supplémentaires, la gauche a paupérisé un grand nombre de travailleurs non qualifiés et a dévalorisé la valeur travail.
Mais à droite aussi, nombreux sont ceux qui ont perdu la notion de la valeur travail, en refusant aux travailleurs les plus pauvres un salaire décent pour un travail à plein temps.
On peut envisager une restauration de l'employabilité des travailleurs non qualifiés par une réduction des charges.
En aucun cas on ne peut défendre un smic dont la valeur nette ne permettrait pas à un travailleur à plein temps de subvenir à ses besoins vitaux.
3 - La TVA est un bon impôt
Pour prélever sans plomber la croissance, mieux vaut taxer la consommation, plutôt que le revenu t les sociétés.
Une étude publiée en 2011 s'appuie sur des données macroéconomiques avec une base de 21 pays de l'OCDE étudiés entre 1971 et 2004, et sur des données d'entreprises pour déterminer une répartition des différents impôts encourageant la croissance. En ne s'intéressant pas aux niveaux d'imposition, mais plus à l'importance relative de chaque taxe, l'étude s'affranchit de toute considération de baisse ou de hausse des prélèvements pour se concentrer sur la structure du système fiscal. Les auteurs proposent alors une hiérarchie des types d'impôts, du plus propice à la croissance jusqu'à la plus pénalisante :
Taxes sur les propriétés et les transactions immobilières
- Une augmentation de ces prélèvements permet de réorienter l'épargne vers les entreprises.
- L'assiette de cet impôt est difficilement manipulable, contrairement à l'impôt sur les sociétés qui est réduit à très peu e choses par les multinationales.
La TVA
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La TVA permet de taxer les importations.
- Aucun impact sur l'épargne et l'investissement.
Impôt sur les revenus
- Un impôt sur le revenu trop élevé sur les bas salaires décourage de travailler.
- Trop élevé sur les plus hauts revenus, il décourage l'investissement et l'entrepreunariat.
Impôt sur les sociétés
- N'incite pas les entreprises à augmenter leur activité.
- Impact négatif sur les investissements.
- Les investissements étrangers diminuent avec la hausse de l'I/S.
- Un I/S élevé optimise l'optimisation fiscale des multinationales au détriment des PME, qui se retrouvent seules à supporter cet impôt trop élevé.
- Le taux français (34 %) est le plus élevé d'Europe.
Alain Trannoy, directeur d'Aix-Marseille School of Economics "paradoxalement, ce sont les riches qui profitent le plus des taux réduits, sur les livres, les spectacles, les repas aux restaurants, et les travaux d'embellissement du logement". On pourrait également mentionner les oeuvres d'arts. De ce point de vue, la hausse du taux de TVA intermédiaire de 7 % à 10 % le premier Janvier 2014 est une bonne chose, sans pour autant oublier que l'impact négatifs de cette hausse du taux de TVA sur les besoins vitaux des ménages les plus pauvres (alimentation) devrait faire l'objet de mesures compensatoires.
Thomas Pikkety préfère l'alternative d'un basculement vers la CSG "plus juste, car elle a le mérite de frapper aussi les revenus du capital, et qui pourrait idéalement devenir progressive en fusionnant avec l'I/R."
Patrick Arthus et Agnés Bénassy-Quéré, présidente du Conseil d'analyse économique, sont égalment favorables à la CSG, craignant qu'une hausse de la TVA se traduise par une hausse des salaires, ce qui annulerait l'effet positif de la baisse des charges financées par la hausse de la TVA. Une trop forte hausse de la TVA aurait également un effet dépressif sur la consommation.
Si effectivement le taux maximal d'I/S moyen dans la zone € est tombé de 37 % en 1995 à 22 % en 2013, Pierre Larroutourou fait remarquer qu'ils se maintient à 40 % aux USA depuis les années 30 et que le vraie problème en Europe est le dumping fiscal entre pays membres, plus que le taux de l'IS. Effectivement, un taux d'IS de 40 % en Europe comme aux USA serait préférable à la spirale actuelle du dumping fiscal entre pays membres qui pousse l'IS moyen toujours plus bas.
4- Réduire les dépenses publiques est bon pour la croissance.
- "Depuis 1974, les dépenses publiques excèdent les recettes de 3 % à 15 %" (rapport de l'inspection générale des Finances "Maîtriser les dépenses de l'Etat". Structurellement déficitaire, l'Etat est dans l'incapacité de mener une réelle politique budgétaire contra-cyclique en période de brutal retournement de la conjoncture.
- La France a un coût de production des services publics qui s'élève à 27,7 % du PIB, contre 25 % en moyenne dans l'Union Européenne, soit l'équivalent de 60 MD€ de dépenses supplémentaires pour la France.
- L'Allemagne plus peuplée compte 1,2 millions de fonctionnaires de moins que la France.
- Deux fois plus d'agents fiscaux en France (120.000) qu'au Royaume-Uni (62.000).
- L'emploi public a baissé en Europe du Nord et dans les pays rhénans, grâce à l'informatisation des services, chose impossible en France.
Les causes du surcoût de l'administration française :
- millefeuille territorial
- multiplicité géographique et sectorielle des caisses sociales
- multiplicité des régimes de retraite
- liberté de tarification et de prescription des médecins de ville
- absence de concurrence sur les médicaments
- recours excessifs aux urgences hospitalières
Pour s'adapter à l'économie de l'innovation mondialisée, l'Australie, le Canada, la Suède ont remis à plat les missions publiques pour fixer des priorités claires, des objectifs et des échéanciers.
En France, les politiques ,par manque de culture économique, ne comprennent pas cette nouvelle économie de l'innovation mondialisée. Dans le pire des cas, la gauche archaïque pousse à toujours plus de dépenses d'un modèle en faillite. Au mieux, les dirigeants acceptent contraints et forcés des baisses "comptables" des dépenses de chaque administration, l'alibi du principe d'égalité dans la répartition des efforts masquant l'absence de toute véritable stratégie.
Les travaux du professeur italien Alberto Alesina et de ses collègues de Harvard
L'étude passe au crible 107 plans de réduction des déficits, menés entre 170 et 2007 dans 27 pays de l'OCDE.
Dans 70 % des cas, ce sont les plans de rigueurs privilégiant la baisse des dépenses publiques qui ont permis de préserver la croissance. Entre 1993 et 2000, les Scandinaves ont fait baisser le poids des dépenses publiques de 70 % à 55 % du PIB.
- La priorité donnée à la baisse des dépenses publiques pour réduire le déficit permet de ne pas avoir recours à une hausse de la fiscalité, génératrice de baisse de l'investissement, de hausse du chômage et de développement du travail au noir.
- Redonne confiance aux ménages et aux entreprises, qui anticipant une baisse des impôts se remettent à consommer et investir (effet de "neutralité ricardienne".
Cependant, de nombreux économistes (Xavier Ragot, Olivier Blanchard, Nicoletta Batini, Patrick Artus) estiment que cette politique de réduction de la dépense publique n'a fait qu'aggraver les choses lors de la crise des dettes souveraines en Europe :
- La Suède et le Canada ont bénéficié du fort redémarrage des économies européennes et américaines à partir de 1997. Plus que l'effet "Ricardo", c'est la baisse des taux d'intérêts qui a relancé la demande intérieure (consommation, investissements) et c'est la baisse des taux de change qui a relancé les exportations.
- Dans l'Europe de 2010 en crise, les politiques d"austérité menaient dans tous les pays n'ont fait que rajouter la baisse de la demande des pays partenaires à la baisse des dépenses publiques au niveau national. Dans l'Union monétaire, contrairement aux années 90, il n'est plus possible de baisser les taux d'intérêts et de baisser le taux de change au niveau national pour retrouver un avantage compétitif aux pays en difficulté (Italie Espagne, Portugal, Grèce, France) par rapport aux pays bien portants (Europe Scandinave et Germanique, Royaume-Uni).
Une "dévaluation fiscale" aurait les mêmes effets qu'une dévaluation de la monnaie.
Philippe Aghion préconise une "dévaluation fiscale", où un transfert des charges sociales vers la TVA aurait les même effets qu'une dévaluation de la monnaie nationale. Dans le même temps une relance dans les pays Scandinaves et Germaniques pourrait servir de locomotive aux pays latins et compenser la baisse de leurs dépenses publiques.
5 - Moins taxer le capital productif
- La théorie de la finance publique met en évidence l'argument, très bien expliqué par les économistes Tony Atkinson et Joseph Stigliz que le capital c'est de l'épargne, c'est à dire de l'accumulation de revenus déjà taxés par l'impôt.
- Taxer le capital donne une préférence à la consommation immédiate, au détriment de l'investissement pour le futur.
- Le revenu du capital est une rémunération du risque d'investissement. Taxer le capital c'est collectiviser les revenus des investissements réussis et privatiser les pertes d'investissements. S'il n'est plus possible de compenser les gains par les pertes, ce n'est plus la peine d'investir.
- Dans une économie d'innovation où ce sont les start-up qui font la croissance la prise de risque est très élevée, une forte taxation du capital détruit le modèle économique : les rémunérations sont faibles et le risque est très élevé, impossible d'attirer les compétences et les fonds d'investissements si les gains en capital sont confisqués par l'Etat.
- En économie ouverte, une surtaxation des capitaux fait fuir les investisseurs au profit des pays concurrents.
- Pour ne pas favoriser la rente et les inégalités de patrimoines, il faut taxer les propriétés et les transactions immobilières, ainsi que l'assurance-vie.
- Une moindre taxation du capital productif pourrait être financée par la suppression des niches fiscales qui permettent aux 1 % des ménages fiscaux les plus riches d'être moins imposés que les classes moyennes (source : "La révolution fiscale" publiée par Thomas Piketty, Emmanuel Saezet Camille Landais)
Europe du Nord : une fiscalité redistributive, avec un bon rendement de l'impôt, qui ne pénalise pas 'innovation.
La réforme Suédoise de 1991 :
- Baisse du taux marginal de la tranche supérieur de l'impôt sur le revenu de 88 % à 55 %
- Passage au taux forfaitaire de 30 % sur les revenus du capital, qui se substitue au taux d'imposition progressif avec un taux marginal maximal de 72 % et un taux moyen de 54 %
Cette réforme a libéré l'esprit d'entreprise en Suède et dopé les investissements. Au final, avec des taux d'impositions plus faible le revenu total des impôts a augmenté.
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