Phillip Blond
Postlibéral
Inspirateur de la "Big Society"
Le philosophe politique et théologien anglican Phillip Blond, inspirateur de la "Big Society" du Premier Ministre britannique David Cameron, veut réinjecter du "lien social" au coeur du libéralisme.
Phillip Blond refuse d'être classé comme "libéral" et se qualifie de "post-libéral".
Biographie de Phillip Blond
1966 : Naissance de Phillip Blond à Liverpool en Angleterre.
Années 70 : Dans son enfance, Phillip Blond voit le grand port d'avant-guerre laminé par la crise industrielle britannique.
2000 : Professeur de théologie à l'Université d'Exeter.
Février 209 : Le magazine Prospect offre sa une à cet intellectuel, lors de la publication de son essai qui théorise le concept de "red torysm".
Dans cet essai, Phillip Blond plaide pour un conservatisme communautaire, localiste et civique, largement inspiré de la pensée du philosophe Edmund Burke.
Automne 2009 : Fonde son think tank ResPublica.
2010 : Publication du livre "Red Tory. How Left and Right Have Broken Britain and How We Can Fix it" (Faber & Faber), qui développe les idées exposées dans l'essai de 2009.
2011 : Phillip Blond prend ses distances par rapport à Cameron, qui a succombé aux pressions europhobes de l'Ukip et qui a laissé faire la mise sous tutelle de la Grèce par l'Allemagne.
Enseignements de Phillip Blond
Comme l'avaient pressenti les premiers libéraux dès le XVIIIème siècle, la fin de l'Ancien Régime et le déclin des églises allaient faire place à l'hyper-individualisme et l'affaiblissement de la cohésion sociale.
Deux siècles plus tard, la crise des années 30 rendit nécessaire l'intervention de l'Etat, pour éviter un effondrement dans tous les pays à économie de marché.
L'Etat keynésien et le marché libéral sont en fait les deux faces d'un même phénomène : l'affaiblissement de la société civile et des corps intermédiaires causé par la montée de l'hyper-individualisme.
Que ce soit l'idéologie libertarienne de gauche ou le néo-libéralisme de droite "l'idéologie libérale, dans la conception qu'on en a depuis une trentaine d'années, a été prioritairement employée comme un bélier contre les structures communautaires et les liens sociaux traditionnels. Or c'est précisément l'affaiblissement, voire le laminage de ces réseaux de sociabilité quotidiens et locaux qui a créé, par contrecoup, le besoin d'une puissance publique omniprésente, seul moyen d'empêcher les gens de s'entre-dévorer !"
L'idéologie libertaire de gauche : L'Etat prend en charge l'individu hyper-individualiste totalement déresponsabilisé
A gauche, prévaut un libéralisme social, indifférent à l'idée même d'un lien permanent et solide entre les individus. Ce libéralisme social sacralise l'autonomie radicale de l'individu telle que Herbert Marcuse l'avait théorisé, au tournant des années 70. D'où la préférence de cette tendance idéologique-politique pour les stratégies de démantèlement des structures sociales établies, stables, pérennes - à commencer par la famille.
Pour compenser les dégâts causés par cet hyper-individualisme totalement déresponsabilisé ("libéré" de toutes contraintes sociales et familiales), la gauche exige toujours plus d'intervention de l'Etat.
Le néo-libéralime : le marché écrase des individus totalement isolés et sans défenses
La droite a prôné un néo-libéralisme économique et encouragé partout la dérégulation, la libéralisation, la baisse des impôts. Mais tout ce qu'elle a réussit à faire a été de concentrer les richesses, de priver une large masse de citoyens de toute possibilité d'entreprendre et de leur ôter toute initiative véritable, pour façonner un univers où tout ce que l'on offre à la majorité des gens, ce sont des emplois précaires dotés de bas salaires.
Le libéralisme humaniste du Red Tory : recréer les corps intermédiaires entre l'Etat et le marché.
Le libéralisme, dans son acceptation actuelle, sape les institutions et place sa confiance soit dans les individus, soit dans les collectifs, mais jamais dans les associations. face à ce contournement des corps intermédiaires et des communautés naturelles, le "Red Tory" veut redonner du pouvoir aux communautés de vie locales, seule chance de revitaliser le tissu social et la démocratie.
La philosophie politique du red tory :
- Remoraliser le marché
- Relocaliser l'économie
- Recapitaliser les pauvres
Ce renouveau civil à la base de la société britannique s'est traduit concrètement dans la politique de James Cameron par :
- Un transfert massif de l'autorité de l'Etat aux échelons locaux.
- Une réforme su service public via une simplification des procédures administratives.
- La relocalisation de l'économie et la valorisation de l'action sociale, au travers du bénévolat et de la philanthropie.