Toutes les pensées collectivistes, que ce soit le national socialisme, le léninisme, le trotskysme, le stalinisme, le maoïsme, considèrent que leur principal ennemi est le libéralisme qui prône un homme libre penseur, responsable de ses actes.

 

La pensée holistique

"La pensée holistique (du grec holos : le tout) considère "des institutions telles que l'Etat , le marché, les Eglises ou les grandes entreprises, mais aussi les classes sociales, les nations ou les sociétés elles-mêmes comme des touts sui generis ayant qualité d'acteurs collectifs s'imposant de manière univoque à leurs parties." (Alain Laurent 1994)

Historiquement, la destruction de l'humanisme grecquo-romain par les Chrétiens a ouvert une longue période de 13 siècles dominée par les pensées holistiques : de  394 (derniers Jeux Olympiques) à 1989 (effondrement du mur de Berlin) :

Dans l'Europe déchristianisée et pacifique d'aujourd'hui, à part l'exception française, il n'y a plus beaucoup d'intellectuels qui croient encore aux bienfaits du collectivisme.

 

Déterminisme social de la pensée holistique

La pensée holistique explique "le changement social en termes de processus supra-individuels mettant d'abord en jeu des relations de causalité entre des structures sociales dont les individus seraient à leur insu les simples instruments. Le social et d'une manière générale les phénomènes sociaux doivent-ils être décrits ou interprétés en termes d' « êtres collectifs » antérieurs aux individus ?" Alain LAurent

Le déterminisme social de la pensée holistique est exactement dans la même logique de pensée que le déterminisme racial des racistes.
Lorsqu'en 1972, le journaliste Serge July lance dans la Cause du peuple une campagne haineuse sur le thème "notable, donc coupable", quelle différence avec le psychopathe Goebbels vociférant 30 ans plus tôt sa haine des juifs parce que Juifs ? Le même July, devenu directeur de Libération peu de temps après, se fit le propagandiste du génocide des Khmers rouges, qui torturèrent et exécutèrent les porteurs de lunettes parce qu'"intellectuels", les moines bouddhistes parce que "moines", chaque victime devant "dénoncer" 10 autres personnes innocentes pour alimenter la machine à tuer de l'Angkar (l'organisation).
Dès le début de sa prise du pouvoir, Lénine a été très clair sur son véritable objectif d'extermination sociale : Isaac Steinberg, commissaire du peuple à la Justice (SR de gauche), rapporte dans ses souvenirs qu'alors qu'il tentait début 1918 de freiner les actions illégales de la Tchéka, en s'exclamant devant Lénine : « À quoi bon un Commissariat à la Justice ? Appelons-le commissariat à l’extermination sociale, la cause sera entendue », Lénine répondit : « Excellente idée, c’est comme ça que je vois la chose. Malheureusement, on ne peut l’appeler ainsi. »

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La dérive totalitaire des organisations collectivisme

Ritthy Panh dans le Monde du 4 Avril 2014 : "Au Cambodge, on retrouve cette idée du groupe dans la logique du parti. Tu n'es plus le fils de ton père, mais fils du parti. Tout lien social ou familial disparaissait à la seconde où tu intégrais une unité d'élimination. On effaçait l'histoire du bourreau au même titre que celle de la victime, on le désintégrait. J'ai toujours pensé que la mauvaise conscience, celle qui vous dit que tuer est mal, était présente chez tout le monde. Mais quand vous faites le vide autour d'un individu et que vous l'intégrez à un groupe d'individus également vidés, ça peut aller très loin........Doutch était un instituteur, professeur de mathématique, licencié de littérature, féru de Marx, de Mao et Staline. Il avait manifesté contre la corruption, l'injustice et le mépris de la bourgeoisie intellectuelle citadine pour les classes populaires. Douch se spécialise dans la tuerie en 1971. Entre 1971 et 1975, les Khmers rouges développent une méthode de torture, forgent une nouvelle langue ainsi qu'une formation destinée au génocide. Comment travailler la frustration, donner le pouvoir à ceux qui sont plus malléables et effacer l'Etat pour le remplacer par le parti ? En effet, qui dit Etat dit société civile, contre-pouvoir et désaccord politique. Mais, à partir de 1975, alors que le Cambodge n'est pas en guerre, le pays bascule dans le massacre et l'on tue au nom d'une idée, au nom de l'Angkar, c'est-à-dire de l"organisation", du "Kampuchéa démocratique"......Créer un bourreau est bien plus facile que ce que l'on croit. Il suffit pour cela de donner le pouvoir et d'exercer la terreur simultanément sur un même individu. D'un côté vous lui donnez le pouvoir de vie et de mort, de l'autre vous l'écrasez et exigez de lui des résultats, et vous obtenez ainsi un redoutable assassin. Les têtes pensantes étaient, selon moi, les plus dangereuses, parce que les plus zélées. Trente ans plus tard, on remarque que ce ne sont pas les moins éduqués qui ont le plus de mal à saisir les conséquences de leurs actes, mais les intellectuels. Ils n'arrivent pas à s'affranchir de quarante ans d'idéologie". 

Rithy Panh - L'Elimination.
L'Elimination
Christophe Bataille

LGF/Livre de Poche

Paru le : 04/09/2013

La machine khmère rouge
- Monti Santésok S-21
Flammarion
Paru le : 04/03/2009

 

 

La folie bureaucratique totalitaire du collectivisme génère structurellement le génocide de masse.

Que ce soit le génocide Ukrainien sous Staline, le génocide du Grand Bond en Avant de Mao, le génocide Cambodgien des Khmers Rouges, à chaque fois la folie bureaucratique totalitaire du collectivisme génère des catastrophes humanitaires. 

 

1959-1962 : Le grand Bond en Avant

Entre 1959 et 1962, la famine tua 36 millions de Chinois.

Rien que pour l'année 1960, le Grand Bond en Avant de Mao tue plus de Chinois que le nombre de victimes de la Première Guerre Mondiale de 1914 à 1918.

En 1957, Khrouchtchev prétend ratraper l'Amérique.

Mao surenchérit dans ces défits délirants, en mettant en oeuvre son rêve de contrôle absolu : collectivisation, éradication de la famille. La propriété et abolie. Du jour au lendemain, les paysans sont dépouillés de tout, fourneaux, baguettes, bois, animaux de basse-cour. Même leurs tables seront réquisitionnés. "Quand la grande famine est arrivée, les familles des paysans étaient condamnés à attendre la mort".

Dans le même temps, les objectifs les plus irréalistes ont été fixés. les paysans doivent livrer leurs semences, leurs réserves, pour remplir des quotas de réquisition ahurissant. Les cadres gouvernementaux font la chasse à la "dissimulation" et aux "détournements". La répression s'abat.

Dans les villages, les paysans n'ont plus rien à manger si ce n'est leurs proches déjà morts de faim. Parfois, ils s'en prennent aux vivants.

En 1962, Liu Shaoqi, le bras droit de Mao, lui déclarait : " Avec autant de morts de faim, l'Histoire retiendra nos deux noms et la cannibalisme aussi sera dans les livres."

Yang Jisheng, ancien journaliste de l'agence Chine nouvelle, a enquêté sur ce plus grand génocide de l'histoire. En 1958, à 18 ans il avait vu son père mourir de faim. Il a voulu lui dresser une stèle, comme à des millions d'autres. Car, en 1958, les stèles des cimetières furent recyclées dans la construction de canalisations, servirent de dalles de fond pour les petits hauts-fourneaux improvisés ou pavèrent les routes : son livre est intitulé "Stèles. La grande famine en Chine."

de Yang Jisheng

Traduit du Chinois par Louis Vincenolles et Sylvie Gentil

Seuil - 170 pages - 24 €

Ce récit unique, ouvre d'un intellectuel chinois, est le premier compte-rendu historique complet de la Grande Famine provoquée par le régime communiste en Chine entre 1958 et 1961. Fruit d'une douzaine d'années de recherches sur le terrain, appuyé sur des milliers de pages de sources locales et de nombreux témoignages de première main, Stèles constitue un document exceptionnel. A la fin des années 1950, Mao Zedong lança le « Grand Bond en avant » dans le but d'accélérer la transition vers le communisme.
Cela provoqua un gigantesque désastre économique dans les campagnes chinoises. La folie de la collectivisation à outrance détruit toute la société rurale, jusqu'à la famille. Pour nourrir les villes, on en est réduit à affamer les paysans. La ferveur révolutionnaire des cadres locaux se mêle à la terreur qu'inspire la hiérarchie et aggrave la situation ; la transmission de fausses informations (exagération des récoltes, occultation des morts de faim) donne lieu à des instructions insensées (achat forcé de quantités basées sur les résultats exagérés) auxquelles l'administration n'ose s'opposer.
Dès la fin 1958 s'abat l'horreur : des villages entiers sont effacés par la famine, les cas de cannibalisme se multiplient, les survivants perdent la raison ; en sus des morts de faim, beaucoup sont battus à mort, ou poussés au suicide, des milliers d'enfants sont abandonnés... « Ce livre est une stèle pour mon père, mort de faim en 1959, une stèle pour les 36 millions de Chinois victimes de la famine, une stèle pour le système responsable du désastre ».
Récit de l'intérieur, il aurait pu être aussi celle de l'auteur, puisque Stèles n'est pas publié en Chine.

 

 

 

 

 

 

 

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