Carl enger (1840 - 1921)

Autrichien

Fondateur de l'Ecole de Vienne

Sources

https://fr.wikipedia.org/wiki/Carl_Menger

I - Biographie Carl Menger

.

23 février 1840 : Naissance de Carl Menger à Neu Sandec, partie de la Pologne alors dans l'Empire d'Autriche.

Il est le fils d'une famille aisée de la petite noblesse dont le père était juriste.

Formation

Carl Menger journaliste

24 novembre 1865 : Carl Menger fonde le journal Wiener Tagblatt

1866 : Le journal de Carl Menger est nationalisé.

1867 : il obtient un doctorat de Droit (jurisprudence) à l'Université Jagellonne de Cracovie.

Il rejoint la section de la presse au cabinet du premier ministre à Vienne.

C'est à cette époque qu'il s'investit dans l'économie politique".

1871 : il publie son livre "Principles of Economics" qui fait de lui un des fondateurs de l'école néo-classique.

Université de Vienne

1872 : il entre à l'université de Vienne comme maître de Conférences non payé

1873 : Il devient professeur associé à plein temps.

1876 : il devient un des précepteurs du prince héritier Rodolphe (les textes des cours ont été publiés par [Streissler 1994]).

1879 : À son retour à Vienne, il fut nommé par François-Joseph Ier d'Autriche, grâce en partie à l'appui de Lorenz von Stein professeur d'économie à l'université de Vienne.

1883 : il publie son livre "Investigations into the Method of the Social Science with Special Reference to Economics" qui provoqua un conflit avec l'école historique allemande connu sous le titre de Methodenstreit.

Menger a eu des brillants étudiants tels que Eugen Böhm-Bawerk ou Friedrich von Wieser qui ont contribué à faire connaître assez rapidement l'école autrichienne.

Fin des années 1880 : il est un membre important d'une commission chargée de réformer le système monétaire autrichien.

1892 : Article intitulé "On the Origins of Money".

1903 : Il prend sa retraite.

Menger et ses premiers disciples font alors partie des économistes et juristes qui « plus que toute autre élite universitaire fournissaient les membres de la bureaucratie impériale ». Lui-même est « un haut fonctionnaire héritier des Lumières joséphiennes, mêlant libéralisme économique, conservatisme politique, et préoccupation prédominante pour la vérité scientifique .. »

26 février 1921 : Décés de Carl Menger  à Vienne.

.

II - Pensée économique de Carl Menger

.

La philosophie aristotélicienne de l'école deSalamanque

Une source philosophique de la pensée économique de Carl Menger fut l'Éthique à Nicomaque d'Aristote. Cette influence transparait notamment dans sa façon de concevoir son approche du marginalisme et dans son épistémologie. Pour lui comme dans la philosophie aristotélicienne, la science décrit des rapports de causalité entre des essences et cherche à les comprendre. Les théoriciens cherchent le vrai, non dans un but pratique, mais pour le contempler.

La philosophie pratique (éthique, politique et économique) s'occupe des faits généraux c'est-à-dire qui sont souvent les mêmes. C'est donc au praticien de l'économie qu'il revient de s'occuper de l'action pratique dont le but n'est pas d'atteindre l'essence, mais de mettre en pratique au mieux les connaissances acquises.

Le plus grand mérite de Carl Menger a été de redécouvrir et reprendre à son compte cette tradition européenne catholique de la pensée scolastique espagnole (particulièrement celle qui était enseignée depuis le XVIe siècle à Salamanque). Elle avait été presque oubliée et éliminée en raison de la légende noire répandue au sujet de l'Espagne, et aussi de la très négative influence d'une histoire de la pensée économique principalement déterminée par Adam Smith et ses successeurs de l'école anglaise.

Divergences avec l'Ecole Néo-Classique

Depuis les travaux notamment de Streissler [1972] et de Jaffé [1976], Menger n'est plus vu comme un auteur marginaliste dont la seule différence d'avec ses pairs serait la non-utilisation des mathématiques. Pour Sandye Gloria-Palermo5, l'originalité de Menger est triple :

Menger ne se sentit que peu d'affinités avec Stanley Jevons (il lui reproche d'être resté trop utilitariste) ainsi qu'avec Léon Walras. Lorsque ce dernier lui écrivit en 1883 pour qu'ils fassent cause commune, il refusa car :

Non seulement Carl Menger considère que le principal en économie est de comprendre les mécanismes économiques et non de les modéliser, mais il est de plus persuadé que la volonté de modéliser l'économie conduit à une mauvaise compréhension de phénomènes qui restent profondément individuels.

Conception subjective de la valeur : la révolution marginaliste

Il développe une conception subjective de la valeur, considérant que celle-ci n'est pas inhérente aux biens et fondée sur le travail comme l'avançaient l'école classique puis Karl Marx, mais qu'elle repose sur l'utilité marginale du bien qui dépend de son utilisateur et de ses conditions subjectives. Cette révolution marginaliste de l'école autrichienne a été également développée par l'école de Lausanne, fondée par Léon Walras, et par l'école de Cambridge, fondée par Alfred Marshall, qui toutes trois fondent l'école néoclassique.

Pour Carl Menger, la valeur d'échange est subjective, car elle est fondamentalement une notion individuelle : elle dépend des goûts personnels et de l'intensité des besoins par les individus, qui peut varier dans le temps

Il tient la valeur-travail comme l'erreur majeure des classiques (en période de famine, le prix du pain ne dépend pas du temps de travail pour le faire). 

Marx a une vision fausse du Capital

Pour Marx, le capital n'est que du « travail mort ».

Pour Menger, le capital est constitué par l'ensemble des biens à disposition d'un individu qu'il peut utiliser soit dans l'échange soit pour produire. Le capital a donc bien un rôle actif dans le processus de production.

La monnaie n'est pas neutre et agit sur l'économie réelle.

Carl Menger n'est pas opposé à une intervention de l'Etat, si celle-ci est conforme au bon fonctionnement de l'économie.

Pour Menger, il ne s'agit pas d'exclure l'État mais de mieux cerner son rôle et ses fonctions. Campagnolo rappelle l'influence qu'il eut sur les économistes de la Ringstrasse et que lui-même et ses premiers disciples comptèrent parmi les économistes-bureaucrates de l'Autriche de la « Joyeuse Apocalypse ». L'école autrichienne ne deviendra très critique envers l'État qu'à compter des années vingt et de l'opposition de Ludwig von Mises et de Friedrich von Hayek aux planificateurs socialistes.

Refus des modèles économiques mathématiques

Carl Menger refuse la mathématisation de l'économie, considérée inapplicable au subjectivisme de l'action humaine.

C'est une divergence méthodologique fondamentale avec les autres écoles marginalistes (Léon Walras à Lausanne et Alfred Marshall à Cambridge).

Supprimer les publicités sur ce site pendant 1 an