François Quesnay (1694-1774)

Français

fondateur de l'école des Physiocrates

François Quesnay

Le tableau économique

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I - Filiation de la pensée de François Quesnay

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Thomas Hobbes (1588-1679)

Le contrat social

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François Quesnay (1694-1774)

Le tableau économique

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Adam Smith (1723-1770)    Karl Marx     Keynes

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II - Biographie

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4 Juin 1694 : Naissance de François Quesnay à Méré dans une famille de petits propriétaires terriens comptant 12 enfants.

1705 : À 11 ans, il ne sait toujours pas lire. Il va alors apprendre avec son jardinier, ce qui va développer chez lui un goût pour la médecine et l'« administration rurale ». 

1707 : A 13 ans il se retrouve orphelin de père et décide de se consacrer à la chirurgie. 

1711 : A 17 ans, Il apprend le latin et le grec avec le curé de son village.

François Quesnay chirurgien à 24 ans

1718 : Il devient maître dans la communauté des chirurgiens de Paris.

Il commence sa carrière à Mantes

1723 : Devient chirurgien royal.

1730 : Observations sur les effets de la saignée

1736 :

1744 : il obtient le titre de docteur en médecine.

1749 : Devient médecin de Madame de Pompadour et publie deux traités :

1751 : Il rentre à l'Académie des sciences

1752 : Devient membre de la Royal Society.

Louis XV l'anoblit la même année à la suite de la guérison du Dauphin de la petite vérole. À la suite de cette guérison, il reçoit des mains du souverain, qui l'appelait son « penseur », des « armoiries parlantes » : trois fleurs de pensées.

1753 : Traité des fièvres continues

1755 : Il achète un domaine foncier dans le Nivernais.

François Quesnay économiste à 62 ans

Ses relations, parmi lesquelles les académiciens d'Alembert et Buffon, le philosophe Diderot, les habitués de son entresol Helvétius et Condorcet, lui font découvrir de nouveaux centres d'intérêts.

Il forme l'école des Physiocrates surnommée « secte des économistes » par ses détracteurs, où le rejoignent progressivement

1756 : Article « Fermiers » de l'Encyclopédie de Diderot et d'Alambert.

1757 :  Articles « Grains » et « Hommes » de l'Encyclopédie de Diderot et d'Alambert.

1758 :

Quesnay fait publier le Tableau économique par l'imprimerie nouvellement installée au château de Versailles.

1765 : Publie des articles dans le Journal de l'Agriculture, du Commerce et de la Finance :

Hivers 1765 : Adam Smith rencontre François Quesnay, qui l'initie à l'économie et le convertit au "laisser faire les hommes, laisser passer les marchandises".

1767 : « Dialogue sur les travaux des artisans », article du Journal de l'Agriculture, du Commerce et de la Finance

Mai 1774 : À la mort de Louis XV, Quesnay doit quitter le château de Versailles pour s'installer au Grand Commun.

16 Décembre 1774 : Mort de François Quesnay au Grand Commun, à Versailles

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III - François Quesnay, fondateur de la macro-économie

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Le Tableau Economique

En 1758 paraît la première version de son célèbre Tableau économique, où il présente l'ordre naturel de l'économie. Le rôle des économistes est de révéler les lois de la nature. Les lois économiques fonctionnent de la même façon que les lois de la physique.

Invention de la macro-économie

Quesnay représente l'économie comme un domaine cohérent de nature systémique en s'inspirant :

Il est le premier à imaginer l'économie à un niveau macroéconomique. Les agents économiques ne sont pas considérés comme une somme d'agents individuels, comme dans la théorie classique (Adam Smith, David Ricardo, John Stuart Mill), mais représentent des classes sociales. À ce titre, c'est-à-dire en considérant l'économie dans sa globalité et à l'encontre du postulat classique d'individualisme méthodologique, il est précurseur de la pensée de Karl Marx et de Keynes, qui reprendront tous deux le modèle du tableau, en représentant l'économie sous forme de circuit.

Il faut savoir que, pour Quesnay, et différemment des pensées économiques de l'époque, la valeur ne peut être créée que par la terre. Il ne faut donc pas écraser l'agriculture par l'impôt. Il est obsédé par le « bon prix » du grain, et se lamente de la baisse des prix.

Il divise la société en deux secteurs

et trois classes sociales sur la base de leur rapport au produit net :

Le tableau qu'il élabore ainsi peut être représenté de façon plus moderne sous la forme d'un circuit ou encore d'un tableau entrées-sorties de Leontief, utilisé en analyse entrées-sorties. De plus, le tableau de Quesnay qui relie les classes sociales par des flux de matières et de monnaie peut être considéré comme l'ancêtre des matrices de comptabilité sociale.

L'analyse de Quesnay fait ainsi ressortir pour la première fois les notions d'interdépendance des activités économiques, celle de processus de reproduction et d'équilibre qui seront reprises et développées ultérieurement par d'autres économistes après les physiocrates, comme Marx, Walras et Leontief notamment.

Le tableau économique décrit un état rêvé de l’économie. Sur cette base, d’année en année, l'économie se reproduit telle qu’elle. Il n’y a plus de croissance. Quesnay considère cette situation comme le meilleur état possible pour la France.

La postérité de son œuvre
Le principal apport de Quesnay est de consolider les bases de cette nouvelle discipline, l'économie. Avec Quesnay, la réflexion économique s'autonomise notamment vis-à-vis de la théologie et de la politique, et se différencie notablement dans le cadre de sa méthode vis-à-vis des travaux antérieurs de l'époque médiévale (par exemple, Thomas d'Aquin) ou mercantiliste.

Les idées et travaux de Quesnay seront repris par de nombreux économistes. La notion d'interdépendance des activités économiques sera reprise par les travaux de Léon Walras ou ceux de Keynes dans sa Théorie générale. Le Tableau économique de Quesnay peut aussi être considéré comme le précurseur du tableau entrée-sortie (tableau input-output) de Leontief. Les classes stériles et productives peuvent en effet être assimilées aux secteurs I et II d’une économie, avec par exemple, l’agriculture et l’industrie. Les avances annuelles de la classe productive peuvent être assimilées à des consommations intermédiaires nécessaires à la production agricole.

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IV - Obsolescence de la pensée de François Quesnay

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François Quesnay avait déjà 70 ans au moment de la naissance de la révolution industrielle en Angleterre. Même si en tant qu'inventeur de la macro-économie sa conceptualisation de l'économie était très novatrice pour l'époque, François Quesnay est resté ancré dans une vision d'Ancien Régime en considérant la terre comme seule source de richesse.

En considérant que la terre était la seule source de richesses, François Quesnay a ignoré la plus value créée par le secteur industriel. De la même façon que le travail de l'éleveur donne de la valeur à la laine qu'il produit, c'est le travail de l'artisan tisserand qui fait que le vêtement finit à plus de valeur que le coût du coton dont il est fait.

Si un métier à tisser permet de produire deux fois plus vite, il créée lui aussi de la valeur. Ne serait ce que parce qu'il libère du temps de travail qui pourrait être consacré à la terre, donc créer de la richesse selon la propre vision de François Quesnay.

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